Depuis l'horreur du rapport Sauvé, la question de la démission des évêques est posée. Si les dirigeants de la Fédération française de football avaient reconnu une responsabilité "institutionnelle" et "systémique" depuis des décennies avec 330 000 victimes, ils auraient évidemment démissionné ou été démissionnés dans l'heure.
Dans le cas de Mgr Percerou, Ouest-France lui a posé la question. L'intéressé refuse et pousse l'outrecuidance jusqu'à faire dire par son service communication qu'il ne "fera pas de commentaire à ce sujet" - alors qu'il vient de lancer un synode de discussion sur la discussion, cela ne n'invente pas. Mais Ouest-France a aussi interrogé un prêtre du diocèse, anonyme, qui défend son évêque ainsi:
Personne ne peut dire que notre évêque, qui vient d’arriver, est concerné !
Alors là, c'est vraiment trop. Mgr Percerou a été vicaire général, c'est à dire le bras droit de l'évêque au courant de toutes les affaires, de Chartres dès 2003 et jusqu'en 2013, puis évêque de Moulins de 2013 à 2020, puis évêque de Nantes depuis 2020. Donc: cela fait 18 ans tout de même que Mgr est aux commandes d'un diocèse quel qu'il soit. Il a donc plus que vraisemblablement de quoi étayer la reconnaissance de responsabilité "institutionnelle" et "systémique", d'autant qu'il est également président du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes des évêques, ça aussi ça ne s'invente pas, depuis un lustre.
De plus ce genre d'excuse "il n'est responsable de rien puisqu'il vient d'arriver" a été très exactement le mode opératoire des évêques pendant des décennies pour tenter de dissimuler les crimes pédophiles: on déplace le coupable à l'autre bout du diocèse, ou dans un autre diocèse. Et voilà. Plus de responsabilité du tout pour les affaires commises au lieu que l'agresseur quittait, ont cru on ne peut plus naïvement et immoralement les évêques.
Et voilà que Mgr Percerou prend l'initiative d'aller rencontrer les fidèles dans pas moins de douze réunions. Témérité ou inconscience ? Pour dire la vérité - le nom des prêtres pédophiles condamnés par la justice dans son diocèse, point n'est besoin de douze réunions. Pour dire la vérité - ce qui s'est passé dans son diocèse sous ses prédécesseurs, Mgr Villepelet, Mgr Vial, et les toujours vivants Mgr Marcus, Mgr Soubrier, Mgr James, point n'est besoin de douze réunions.
A quoi peuvent donc bien servir ces réunions ? à expliquer aux fidèles que l'immobilier acheté ou entretenu avec leurs dons va servir à indemniser des victimes, c'est à dire que ces fidèles déjà trahis une fois par la commission d'atrocités, une deuxième fois par la dissimilation de ces atrocités, vont l'être une troisième fois en devant assumer eux-mêmes le coût de ces turpitudes ?
En tous cas donc, ceux qui veulent des explications ont donc douze réunions pour les avoir :
25 novembre 2021 à 20h : lycée du Loquidy, Nantes
2 décembre 2021 à 20h : église Saint-Thomas, St Herblain
3 décembre 2021 à 20h : salle St Léger d’Orvault
7 décembre 2021 à 20h : église St Médard, Nantes
9 décembre 2021 à 20h : salle Ste Anne, Guérande
15 décembre 2021 à 20h : église Ste Anne, Saint-Nazaire
4 janvier 2022 à 20h30 : église Notre-Dame, Clisson
5 janvier 2022 à 20h : zone de Châteaubriant
11 janvier 2022 à 20h : maison Ste-Croix, Machecoul
13 janvier 2022 à 20h : salle paroissiale, Blain
25 janvier 2022 à 20h : salle paroissiale, Vertou
27 janvier 2022 à 20h : zone d’Ancenis
Informations sur le site du diocèse de Nantes