Le doigt sur le problème. En effet le problème est largement psychologique. Le danger radioactif inspire une peur particulière (peut-être parce que l'homme l'a pas d'expérience instinctive de ce danger, contrairement à celui d'être intoxiqué, brûlé, noyé ou écrasé par une chute). Ce qui dépasse la compréhension effraie.
Il y a une chose qu'on ne peut pas dissocier du nucléaire, c'est son extrême intensité énergétique, qui est sans commune mesure avec les autres formes d'énergies. C'est ce qui fait qu'une chose très dangereuse n'est pas forcément la plus risquée. En fait, quelques kilogrammes de déchets hautement radioactifs posent moins de problèmes à la société que des dizaines de tonnes de déchets bêtement toxiques.
Vous évoquez les zones d'exclusion après une catastrophe nucléaire, mais songez qu'un lac réservoir oblige des personnes à quitter définitivement leur domicile sans même qu'il y ait besoin d'un accident. Le charbon n'attend pas qu'il y ait d'accident pour tuer en raison de la pollution (qui est d'ailleurs en partie radioactive, même si cet effet est marginal dans l'impact sanitaire du charbon). Tout ce qui émet des gaz à effets de serre n'attend pas qu'il y ait un accident pour participer au brusque bouleversement du climat que nous sommes en train de connaître.
Enfin, peut-être savez-vous qu'un accident de type Tchernobyl est impossible sur un réacteur à eau (comme sont la très grande majorité des réacteurs actuels). Que l'histoire de Tchernobyl est celle d'un réacteur à la fois très dangereux dans sa structure et géré n'importe comment.
Vous me direz que vous n'avez pas suffisamment confiance en la compétence des ingénieurs nucléaires actuels pour estimer qu'un malheur n'arrivera pas. Il n'en reste pas moins que vous faites (j'imagine) suffisamment confiance à l'architecte qui a construit votre habitation pour ne pas craindre que celle-ci s'effondre à tout moment, à l'ingénieur qui a conçu la voiture, le train ou l'avion dans lequel vous vous trouvez pour ne pas craindre de mourir à chaque déplacement, à l'ingénieur agroalimentaire qui a contrôlé ce que vous avez dans votre assiette pour ne ps craindre de tomber malade...
En fait, en toutes choses il faut arbitrer entre des risques. Et pour moi (et je suis loin d'être le seul), les risques qu'il y a à vouloir "se passer du nucléaire" sont bien supérieurs aux risques du nucléaire en lui-même.
S'agissant de la production électrique, j'espère pour ma part que c'est des énergie fossiles que nous serons à terme (le plus bref possible) débarrassé. Or, c'est à peu près impossible sans nucléaire.
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