Bonjour Aigle,
Voici ce que je crois avoir compris, à tort ou à raison.
Je crois avoir compris que le positionnement "conciliaire conservateur", qui n'est évidemment pas le pire des positionnements catholiques post-conciliaires, est ambivalent, dans la mesure où il est possible de dire que la part de recentrage qu'il comporte
- peut constituer un prélude à davantage de recatholicisation du catholiciation,
et
- peut aussi constituer un obstacle à davantage de recatholicisation.
Je me permets de raisonner en termes de positionnement "conciliaire conservateur", cette expression n'étant pas une insulte, puisque vous dites que bon nombre de clercs ordinaires, nés après 1960, sont wojtyliens ou ratzingériens, c'est-à-dire plutôt "conciliaires conservateurs" : conciliaires ad extra, conservateurs ad intra.
Non seulement ce positionnement est ambivalent (je n'ai pas dit : hypocrite ou insincère) pour la raison évoquée ci-dessus, mais en outre le même positionnement est ambivalent en ce qu'il est potentiellement contradictoire, ou à la fois impuissant et lucide,
- en présence de ce que j'appelle "l'idéologie du dialogue", ou, si vous préférez, la praxis de la conciliation avec le monde présent jusqu'au risque de la conformation au monde présent,
et
- en présence de la "novlangue post-conciliaire", laquelle a pour effet, sinon pour objet, de priver bien des catholiques des argumentaires et du vocabulaire qui sont indispensables à la réception du catholicisme par les catholiques d'aujourd'hui, et à la transmission du catholicisme aux catholiques de demain.
En d'autres temps, j'ai bien connu des "conciliaires conservateurs", assez souvent embarrassés face à l'esprit du Concile et face à l'esprit d'Assise puisque, faut-il le rappeler, Jean-Paul II était globalement partisan de l'esprit du Concile et de l'esprit d'Assise,
- le véritable esprit du Concile étant un esprit de surlégitimation ou de survalorisation, intra-conciliaire puis post-conciliaire, d'au moins quatre textes du Concile que nous connaissons tous (DH, NA, GS, UR), et de la pérennisation de la prise en compte de ces textes,
et
- le véritable esprit d'Assise étant un esprit de concordisme "axiologique" interreligieux, à caractère notamment "anthropologal", ou un esprit de pactisation entre les religions, dans le domaine des valeurs, notamment au service de la paix entre les hommes.
Sans qu'il s'agisse pour moi d'imiter Martin Luther King, moi aussi, je fais un rêve : je rêve que les wojtyliens et les ratzingériens continuent davantage à aller jusqu'au bout de la réflexion qui est probablement celle de certains d'entre eux, non seulement sur les origines, les composantes et les conséquences de la crise de l'Eglise, mais aussi sur l'ensemble des remèdes à mettre en oeuvre.
Encore, une fois, j'écris ce qui précède à tort ou à raison.
Bonne journée.
Scrutator.