et je commence par moi-même, ce qui est charité bien ordonnée, mais très mal élevé:
"vous n'auriez pas voulu que les églises deviennent des "biens nationaux", ce qu'elles continuent de demeurer en pratique au terme de la loi de 1905 qui doit beaucoup déranger les contribuables athées, mais plus du tout les diocèses", qui se sont très bien accommodés de la situation. J'ironisais en creux sur le hold-up commis par les diocèses en réponse au hold-up qu'avait été la double confiscation des églises en tant que "biens nationaux" après la Révolution et après la loi de 1905. L'évêque, devenant l'affectataire d'une église, "bien national" qu'il ne payait pas, ne pouvait que se réjouir du pont d'or. Et les paroissiens n'y voyaient que du feu comme vous le dites:
« En confiant les églises à la puissance publique on a déresponsabilisé les paroissiens. Après au maximum deux générations, l'église de fait toujours été là sans que les paroissiens aient eu à s'en préoccuper ("C'est pas cher c'est l'État qui paie"). Et je pense que c'était le but recherché et que c'est pour ça que les associations cultuelles proposées à Saint Pie X l'ont été de manière à ce qu'elles soient inacceptables."
Sur ce point, Aristide Briand fut le seul à avoir admiré rétrospectivement Saint-Pie X de ne pas avoir accepté et d'avoir compris la supercherie. Mais où était la supercherie?
La réviision de la loi de 1905 qui eut lieu en 1924 et qui renégocia le principe des associations cultuelles de manière à les adapter à la structure de l'Église catholique au lendemain de l'Union sacrée, ne modifia que sur deux points le principe des associations cultuelles, mais ces deux points étaient essentiels.
D'une part, la révision ménagea la susceptibilité des évêques, qui devinrent présidents de droit des "associations cultuelles" catholiques, qu'on cessait de désigner sous ce nom pour maintenir celui de "diocèse". Si Saint Pie X avait cédé sur ce point, les diocèses auraient dû élire les évêques comme leur Président sans qu'ils le soient de droit, et en cas de litige, ils auraient été secondés par une sorte de Président du conseil des fabriques, dont le pape clérical craignait certainement qu'il étendît ses prérogatives à disputer le pouvoir spirituel de l'évêque.
Seconde conséquence de cette renégociation où se déploya de part et d'autre toute la rouerie diplomatique, les églises devinrent des "biens nationaux" dont l'évêque était l'affectataire officiel. L'État devait donc entretenir son patrimoine. Si Saint Pie X avait accepté la première mouture de la loi de 1905, l'Église aurait dû entretenir les églises, le modèle qui avait perduré pendant quinze siècles étant fragilisé par l'abolition des privilèges, la perte des bénéfices éclésiastiques, la soumission du clergé à l'impôt, l'apauvrissement de la noblesse, qui avait pu continuer à entretenir au XIXème siècle l'illusion de l'alliance du château et de l'Autel, l'échec de "la chambre introuvable" et la Révolution industrielle, qui entraînait le premier exode rural sans que l'Église ait réussi à évangéliser la classe ouvrière comme elle l'avait fait des paysans.
Concernant les "incitations étatique" défiscalisant le placement dans la pierre en faisant grimper son prix d'achat plus vite que ne pouvaient grimper les loyers en conséquence, si les propriétaires n'étaient pas des investisseurs ni des marchands de biens, il est vrai que l'État joue au casino avec le gîte de ses administrés. Mais ça pourrait lui retomber dessus et c'est un jeu qui pourrait s'avérer dangereux. On ne connaît plus la famine en France, mais on ne peut plus s'y loger décemment. La perte du gîte et du couvert pourrait bien être le déclencheur de l'insurrection qu'on sent monter dans l'air et qui pourrait renverser "le système".
Françoise de Panafieu (bien avant NKM) avait trouvé ce slogan contre anne Hidalgog, encore premier adjoint de Bertrand Delanoë: "À Paris, ne peuvent se loger que les trais aisés ou les très aidés."
Merci pour votre réponse qui m'a fait réfléchir.
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