Vous me citez :
- en examen de conscience (et bien sûr en confession), ne jamais, jamais se chercher d'excuses ni de justifications, toujours assumer totalement toutes nos fautes de "a" à "z".
Et vous répondez :
Mais il y a des explications pour absolument tous les actes de la vie, beaucoup de blessures dont Dieu ne peut pas ne pas tenir compte. Je fais de la psycho actuellement, je vois bien à quel point la chaine des événements est longue, importante, lourde, et dépasse infiniment l'être humain. L'humain est responsable, certes, mais manque gravement d'informations, se plante tout le temps, et plus grave encore, s'illusionne complétement sur sa véritable part de responsabilité. Ça fait beaucoup de choses à sa décharge, tout de même.
Mais c'est évident ! Seulement c'est à
Dieu d'en tenir compte, c'est Lui qui sait, et bien mieux que nous, le poids exact de tout ce que nous portons depuis notre conception, et il sait aussi... les grâces et les talents qu'Il nous a donnés, ceux-ci au départ, celles-là au fur et à mesure que nous en avions besoin.
Nous ne pouvons donc absolument pas -surtout pas- nous juger nous-mêmes, pas plus que nous ne pouvons évaluer notre degré de responsabilité.
Pour nous, il s'agit tout simplement de venir à Lui comme un enfant vient à sa mère, et de tout lui avouer (même si on sait qu'Il sait déjà) et tout remettre entre ses "mains", sans chercher à trier, sans chercher à s'excuser (pas de "oui... mais !"), en s'efforçant de ne rien oublier (c'est pour ça qu'on avance mieux en le faisant tous les soirs). Et on lui en demande pardon, avec la certitude d'être aussitôt pardonné, toujours aimé, toujours aidé, et l'espoir de faire mieux le lendemain (ça, c'est pas gagné !!! Hélas !).
Mais ce tête-à-tête quotidien nous permet, petit à petit, de changer de l'intérieur vers l'extérieur, parce qu'à force de reconnaître, chaque soir "j'ai fait ça, et ça, et ça, et je n'ai pas fait ça alors que j'aurais dû, j'ai pensé ça, j'ai dit ça, etc." ça n'écrase pas, ça libère, au contraire ! Bienheureux les désencombrés !
Et comme on rechute tout le temps ("Je fais le mal que je ne voudrais pas faire et je ne fais pas le bien que je voudrais faire", c'est toujours actuel !), on perd petit à petit, jour après jour, des microns d'orgueil -c'est peu, bien sûr, mais c'est toujours ça de moins pour le jour de notre mort !
Ensuite, vous dites (c'est moi qui souligne) :
On est créés pêcheurs, imparfaits par nature, et on devrait être parfaits sur cette terre ? On le sait bien que c'est impossible. Alors d'accord je comprends bien que l'enjeu principal n'est pas tant d'être parfait que de reconnaitre qu'on ne l'est pas, ce qui est radicalement différent, j'en conviens volontiers. Mais avouez que la sensation de rage que vous avez éprouvée est des plus naturelles également...
Sensation de rage ? Oh non ! Oh non ! Ce n'était pas de la rage, c'était bien de la haine ! Et pas contre moi : contre Lui !!!
Un jour, dans le métro, j'ai vu un Rom qui était en train de voler une dame : avec mon pépin, je lui ai touché le bras en disant : "Eh, vous, là, la main dans le sac !" Il s'est brusquement tourné vers moi avec les yeux brillants de fureur haineuse "Tu dis qu'je suis un voleur ? Tu dis qu'je suis un voleur ?" "Non, mais je dis que ta main était dans le sac de la dame" Il a fait un pas vers moi et m'a craché dessus (il m'a loupée, ouf !).
Eh bien, vous voyez, c'est dans cet état-là que je me sentais : ce que je ne supportais pas, c'était de me voir comme j'étais en vérité, en face de Dieu !!! Quand j'y pense !!!
Alors non, cette sensation-là n'avait rien de naturel, justement ! J'ai parfaitement vu l'autre attitude, celle qui m'évitait l'Enfer, mais je l'ai refusée !
D'où ma conclusion précédente (qui se trouve en introduction sur ce post).
Et voilà !
Ceci dit, si j'ai immédiatement cru à l'Enfer, il m'a par contre fallu beaucoup de temps et beaucoup d'épreuves aussi pour comprendre le reste... Surtout que mon tempérament est tout sauf doux ! C'est vous dire !!!
(Ouf ! Heureusement que j'ai eu la bonne idée, avant de prévisualiser, de tout sélectionner et copier, parce que... paf ! Déconnexion ! Nom d'une pipe !!!)
SC