Je conviens que le but de JPP était bien de démontrer qu’il y ait eu dans l’histoire une (certaine) « résistance de la part de grands saints, contre le pape ».
J’avais écrit en réagissant vivement à cette tendance de plus en plus envahissante surtout en lisant l’exemple du pape saint Libère. D’un autre côté, sans mette en doute explicitement la "vraie notion de ce qu'est un pape", on finit quand même par perdre inévitablement ce regard chrétien sur l’autorité surnaturelle du pape (pris dans son sens général). Pour avoir à lutter moi-même, personnellement contre cette « influence », je ne puis que cesser de dénoncer et rappeler la grossièreté de certaines erreurs inventées entre autre par les protestants pour se défaire de l’autorité du pape. Je me rends compte de cet esprit, à la lecture des textes du magistère lui-même à ce sujet et aussi des écrits de ceux qui se faisaient un honneur de la défendre.
L’abbé de Nantes, s’il est peut-être excusable pour ces erreurs historiques (il n’avait pas lu votre exposée, saint Jérôme non plus :-), ne donne pas droit à ses lecteurs d’affirmer les mêmes erreurs, à moins qu’ils démontrent honnêtement le contraire.
Ce qui est plus trompeur dans la « citation » de JPP, c’est ce mélange de faits historiques vrais et faux. Quand ils sont vrais pour le fond, il faut encore les exposer avec un souci de la vérité, tel que l’on peut attendre d’un vrai historien chrétien :
« Quand Pierre s’égare, Paul le reprend car il est Apôtre comme lui, et Pierre se corrige saintement de son erreur passagère » : Encore faut-il relire les Actes des Apôtres pour comprendre comment saint Paul, en tant qu’Apôtre, représente (avec fermeté, certes) à saint Pierre ce qu’il serait opportun de décider. Le texte des Actes le décrit admirablement. Il n’y a là aucune atteinte à l’autorité de saint Pierre en tant que chef de la sainte Église. Le même regard objectif doit être gardé dans les exemples suivants. J’ai relu le passage de l’abbé de Nantes d’où vient cette citation : je comprends l’esprit du texte et l’esprit dans lequel JPP l’a cité. Je ne partage pas spécialement les conclusion et justement l’appréciation de chaque fait historique, à commencer par la chute du pape Libère.
Pour terminer de répondre à votre remarque, vous me dites : « Quant à l'éventualité qu'un pape erre, il est également vrai qu'elle a été envisagée à plusieurs reprises dans l'histoire de l'Eglise par des théologiens sérieux. Le pape n'est pas infaillible dans tout ce qu'il dit et fait. »
D’autre affirment que « … l'infaillibilité en question n'existe que sous certaines conditions, définies de manière extrêmement étroite »
Pourtant le catéchisme nous enseigne que « Le pape est infaillible lorsque, comme chef de la sainte Église, il définit, en matière de foi et de morale, ce que tous les fidèles sont tenus d’admettre comme vrai » (Petit catéchisme de Malines. Question 111) J’ai repris cette énoncé car il résume bien la question.
Ce qui confirme bien votre « Exemple 1 : si le pape vous dit "demain il va pleuvoir", il se peut qu'il se trompe. » car il ne définit pas « comme chef de la sainte Église ». Nous sommes d’accord là-dessus.
Merci encore pour votre remarque.
Cordialement,
Amandus
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