« Vigor corporis et animae necessarius est ».
C’est par ces mots que le Saint Père a annoncé aux princes de l’Eglise, et à travers eux à toute l’Eglise, son renoncement au ministère d’Evêque de Rome.
Au-delà de la stupeur qui nous a tous envahie, au-delà des questions qui se posent quant au futur de l’Eglise éternelle, qu’il est bon de s’attarder sur les mots du Souverain Pontife, qui pour la dernière fois peut-être, s’adresse à nous tous.
Car oui ! Ce message n’est pas pour lui mais bien pour nous. Comme il le fit pendant huit années, le Pape nous a rappelé aujourd’hui notre devoir de catholique. Il nous a rappelé tout d’abord qu’aucune sage décision ne se prenait sans la prière. Il nous a rappelé ensuite combien la Foi catholique est aujourd’hui attaquée, et combien il nous faut être fort dans le combat pour la Vérité. Il nous a rappelé enfin combien le monde avait changé, et à quel point on ne pouvait ignorer ce changement.
Benoit XVI, en ce 11 février, n’a pas baissé les bras, n’a pas rendu les armes, n’a pas avoué ces faiblesses, non ! Benoit XVI, aujourd’hui, s’est montré plus fort que jamais, plus traditionnel que jamais, plus actuel que jamais.
Et c’est là la force de son pontificat. Il a su, malgré les remarques, les polémiques, les insultes dont il fut si souvent la victime, rappeler au monde la bonté du message du Christ, et combien le combat est beau. Il ne nous abandonne pas au beau milieu de ce combat, au contraire. Il nous propose un autre chef, un chef qu’il veut plus fort. Il sait qu’avec la grâce de Dieu, la lutte contre le Mal ne tardera pas à s’achever, et dans ces derniers temps, qui le sont depuis l’incarnation du Fils de Dieu, il ne peut être question d’attente, d’enlisement.
Oui, aujourd’hui, c’est bien la Tradition de l’Eglise qui s’est exprimée. La Tradition dans sa parfaite adéquation au monde, et aux faits qu’on ne peut nier. On ne peut pas faiblir face au monde qui avance. Il faut lutter, lutter sans cesse, et savoir être fort.
Enfin, pour ceux dont la tristesse est grande aujourd’hui, le Saint Père a, comme le Christ, voulu nous réconforter. Il ne disparait pas, il ne va pas rejoindre l’immensité d’un néant supposé, mais bien au contraire il sera encore là, efficace dans la limite de ses forces, à travers la communion des saints, en s’engageant à « servir de tout cœur la Sainte Eglise de Dieu dans une vie consacrée à la Prière ».
Puissions-nous tous avoir la force qui l’anima durant ses longues années au service de l’Eglise, ou à défaut, servir l’Eglise comme il s’apprête à le faire, dans la prière et dans l’humilité.