J'avais préparé une trop longue réponse, la Providence nous en a dispensés par une facétie informatique. Deo Gratias.
Je vous répondrai donc un peu plus brièvement que je ne suis pas désespéré en politique, mais de la politique, ce qui n'a rien à voir. Le désespoir en politique, c'est mener un combat en le prétendant inutile et perdu : c'est bien sûr une sottise. Moi, je ne me bats pas, ou plus... ou presque.
Tous les mouvements politiques "de droite" aiment utiliser cette phrase de Maurras pour recruter des militants et les chauffer, c'est normal. L'un des plus récents est sans doute l'Aliance Royale, dont vous semblez aimer citer le président fondateur, M Adeline, lequel a précisément "quitté le combat politique"...
Le Colonel Château-Jobert est un authentique héros, sans doute aussi un grand idéaliste au sens où il faut un grand idéal pour mener la vie de combat qui fut la sienne. Pas au sens où Villiers de l'Isle-Adam disait "j'ai trop pensé pour daigner agir"... Mais lorsqu'en 1968 sa condamnation à mort fut effacée, et après s'être battu comme un lion, Conan quitta l'arène. Il n'avait pourtant "que" 56 ans, même si les années de campagne comptent double. Il se consacra à l'écriture, pour transmettre aux jeunes générations les principes que lui-même n'avait pas pu mettre en pratique...
SCOR ne m'a pas ému, j'ai plus adhéré, à l'époque, à la Doctrine d'Action Contre Révolutionnaire et plus encore au Manifeste Politique et Social. Mais je reproche à toutes ces théories de ne pas forcément tenir compte de l'évolution du contexte du combat, justement. Nous ne sommes plus en 1910, ni en 1793.
Faire de la Politique, c'est prétendre à diriger la "Polis", la cité... Mais de quelle cité parlons-nous ? La seule Cité en laquelle j'espère désormais, c'est la Cité de Dieu, construite par amour de Dieu jusqu'à la haine de soi, cité qui n'est pas de fer et de pierre. Force est de constater que notre société s'est éloignée autant qu'elle le pouvait de cette Cité-là.
Cependant, je vis dans cette société humaine, et je dois encore préparer mes enfants à y vivre, selon la volonté de Dieu. Alors pour revenir à l'origine de ce fil dont nous avons beaucoup dérivé, je me reconnais le devoir de réagir (tant pis si le mot vous déplaît) chaque fois que cette société cherche à éloigner les hommes des commandements de Dieu de façon trop officielle... Ainsi, si un référendum nous demande notre avis sur le mariage pour les homosexuels, je voterai contre. Parce que le mariage n'est pas un droit, c'est un garde-fou social nécessaire pour essayer de structurer la société autour de la famille, et même si le mariage ne sauve pas tous les hommes, consacrer l'union d'homosexuels, c'est officialiser le péché. Je voterai contre, même si je pense qu'il ne s'agit pas d'un sujet sur lequel le peuple ait à décider, et même si je crains que le bon peuple de France, lobotomisé par bien plus de 20 ans de médias bien plus destructeurs que le journal Présent, ne laisse détruire ce vestige d'une époque où la cité des hommes était encore gouvernée par des valeurs morales droites.
Je n'attends pas Sainte Jeanne d'Arc et n'attends rien non plus des hommes qui montent sur leurs grands chevaux, voilà tout. Je mène les combats que Dieu me demande, à moi, du moins lorsque je m'aperçois de sa demande ! C'est déjà bien assez lourd.
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