Bonjour ptk,
Le pape François n'est pas incohérent ni schizophrène.
Il a bien conscience du fait que la conciliarité du Concile a impliqué tout à fait organiquement une certaine forme de traditiophobie, hier, et du fait que la synodalité du processus synodal actuel implique tout aussi organiquement un certain type de traditiophobie, aujourd'hui.
L'hospitalité synodale, au sens large, se doit d'être inclusive, non seulement ad extra, pour les périphéries confessionnelles, dans le cadre d'une actualisation de l'hospitalité conciliaire, mais aussi ad intra, pour les périphéries existentielles, y compris pour les personnes qui sont à la périphérie de l'Eglise et de l'Evangile, d'abord en raison de leur comportement moral et non d'abord en raison de leur situation corporelle ou matérielle (cf. les malades et les pauvres).
Cette hospitalité synodale se doit d'être excluante, au préjudice des uns, les catholiques traditionnels, pour pouvoir être inclusive au bénéfice des autres, ceux au contact desquels l'Eglise catholique se doit de "postmoderniser" son enseignement, son gouvernement, sa pastorale, pour pouvoir être plus accueillante, écoutante, incluante, etc.
Dans les faits et dans les textes, dont Elargis l'espace de ta pente, tout indique que le processus synodal actuel implique que l'Eglise catholique ne diabolise pas, mais accompagne ou coopère avec l'hégémonie culturelle du relativisme et du subjectivisme en matière religieuse et en matière morale, à charge, pour l'Eglise catholique, de se "convertir", de se transformer, au risque de se renier, et non d'inciter à la conversion d'une manière missionnaire ante-conciliaire, pour le dire en ces termes.
En résumé, François est un adepte de l'herméneutique du renouveau dans la contiguité ad extra, et cette herméneutique est beaucoup moins équivoque que celle du renouveau dans la continuité ad intra.
Remercions François, car avec lui tout s'éclaire sur l'exploitation de certaines virtualités et sur la signification de certaines potentialités qui sont apparues, dans l'Eglise, par étapes successives : à partir de la fin des années 1920 ou du début des années 1930, puis à partir de 1945, puis, surtout, à partir de la fin des années 1950 ou du début des années 1960.
On est même en droit de se demander si Benoît XVI, avec son herméneutique du renouveau dans la continuité, n'a pas été moins réaliste que François, ou plus rêveur que son successeur...
Bonne journée.
Scrutator.