Je ne vois pas en quoi c'est se mettre dans la main de l'ennemi que de permettre à Rome de choisir un prêtre parmi trois que le supérieur général a désignés.
Encore une fois, ce n'est pas ce dont il s'agit.
Si le Pape donne un mandat à la FSSPX pour sacrer un évêque, ou plusieurs, il prend une responsabilité énorme dans la mesure où il avalise ainsi une transmission de la succession apostolique et la perpétuation du sacerdoce traditionnel.
Ce qui est absolument contradictoire avec son attitude factuelle et constatable depuis le début de son pontificat vis-à-vis de la Tradition. L'énergie qu'il met à vouloir éradiquer la messe traditionnelle montre assez qu'il ne donnerait un hypothétique mandat qu'en l'assortissant de conditions conciliaro-compatibles sur l'inacceptabilité desquelles il ne plane guère de doute...
Comparer un mandat pour des sacres épiscopaux avec la juridiction des mariages est, en outre, une erreur. Cela n'a absolument rien de commun.
Croyez-vous que l'abbé Pagliarini serait dans l'incapacité de trouver 3 prêtres dans la FSSPX qui soient à la fois antilibéraux et possèdent les qualités requises pour être évêque ?
Encore une fois, le problème n'est pas là.
Trouver les épiscopables n'est pas difficile au sein de la FSSPX. Ce qui est difficile, c'est d'imaginer un seul instant que la Rome moderniste n'assortirait pas une telle concession de conditions non négociables.
Pouvez-vous, sinon, m'expliquer ce qui nous permettrait de penser que François puisse se montrer plus compréhensif à l'égard de la FSSPX que ne le fut Benoît XVI, qui avait levé les excommunications et autorisé la célébration de la messe traditionnelle sur la demande de celle-ci ?
Ce que je perçois derrière cette idée baroque, c'est le refus PAR PRINCIPE de reconnaître le primat du pontife romain et non pas le refus circonstanciel qui a inspiré l'action de Mgr Lefebvre
Pour le moment, et le post d'Ennemond va dans ce sens, la question de savoir si la FSSPX doit accepter le mandat pontifical ou passer outre son absence ne se pose pas.
Elle se poserait si la FSSPX se préparait à sacrer, et au vu de la nature des conditions que la Rome moderniste ne manquerait pas de poser à l'octroi dudit mandat.
C'est tout simplement un esprit schismatique.
La FSSPX a été "schismatique" [
bruits de tonnerre et roulements de tambours] en 1974, 1975, 1976, 1988... Ces mots-là ne veulent rien dire.
Est schismatique celui qui veut se séparer de l'Eglise pour fonder une structure parallèle.
La FSSPX ne serait pas plus schismatique maintenant qu'elle ne l'était en 1988 si les conditions posées à l'octroi du mandat n'étaient pas par elle acceptables .
Vous allez peut-être me répondre : "Où en serait la FSSPX aujourd'hui si elle avait rejoint la structure officielle de l'Église durant le pontificat de Benoît XVI ?" Cette objection ne me gêne pas, je vous répondrais qu'elle se trouverait simplement dans la même situation que Mgr Lefebvre de 1970 à 1975 et elle résisterait.
Probablement pas. Elle se trouverait plus vraisemblablement -et dans le meilleur des cas- dans la position de la Fraternité Saint-Pierre.
Personne, par ailleurs, n'étant en mesure d'affirmer ce qu'aurait été le statut canonique exact d'une FSSPX régularisée, si ce n'est que, là encore, la Rome moderniste aurait à l'évidence ménagé ses atouts.