Il est vain de le nier et en cela JVJ a raison.
Mais elle est conforme au principe énoncé par SC de Vatican II, d'une révision a minima et "organique". A l'opposé du Novus Ordo Missae qui crée un nouveau rit romain en rupture avec la forme précédente sur de nombreux points ex. la multiplicité des prières eucharistiques.
On note généralement la création des "rubriques" passage en rouge qui apparaissent dans le missel de Pie V et qui étaient absentes auparavant.
Les préfaces sont aussi modifiées et plus notablement. Enfin la Commission papale bénit des usages qui restaient facultatifs auparavant comme le dernier Évangile. Le texte actuel de l'Ave Maria est fixé.
Nicole Lemaitre, un peu la reine du XVIe en historiographie, a pointé ces choses. Et bien d'autres. Le modèle de la Commission papale était le missel de cour de Durand de Mende. Il y a une littérature sur lui.
Sur la mise en oeuvre, Paul VI comme François font mine "d'oublier" cet aspect capital, la bulle de 1570 laisse libre les rits dotés de 200 ans d'existence. A l'opposé de Traditionis custodes, le saint pape dominicain n'est pas du tout un papimane guérangériste. Paradoxalement, saint Pie V est plus en symbiose avec Vatican II que ses très lointains successeurs qui ne voient qu'une uniformité rituelle étrangère à la Tradition.
Le missel de Pie V n'est pas imposé mais proposé : nul ne peut l'interdire, c'est tout. Mais les prêtres sont libres de suivre les usages et rits de leurs diocèses et de leurs ordres qui ont la durée attestée.
Dom Guéranger lui-même le découvre au XIXe et il célébrait auparavant selon le missel de Laval sauf erreur. Le saint curé d'Ars ne l'a jamais utilisé étant resté au missel parisien-lyonnais en vigueur de son vivant.
La révolution liturgique qui a éradiqué en France les liturgies locales qui avaient paisiblement survécu depuis 1570 s'est passée sous le pontificat de Pie IX uniquement, elle est achevée en 1875. Le rit lyonnais, authentique cette fois, renaît par la suite par étapes au cours du premier XXe siècle.
Il faut aussi compter au XVII-XVIIIe avec les rits néo-gallicans qui contrevenaient à la règle de 1570.
Mais en dépit de cette diversité très relative, il y avait beaucoup plus d'unité liturgique dans les paroisses françaises qu'aujourd'hui entre deux messes dites par deux prêtres différents.
La "réformette" de Pie V s'est étendu peu à peu surtout pour une raison économique : le missel romain revenait moins cher que les missels locaux et chose importante, les missionnaires du XVI-XIXe l'ont amené un peu partout dans le monde avec eux.
La romanité liturgique tient donc plus de causes économiques et d'un accident de l'histoire (la grande vague missionnaire) que d'une décision autoritaire d'imposer urbi et orbi la même manière de célébrer la messe, idée folle que le saint pape Pie V n'a jamais eue.
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