reprend toutes les messes qui se disaient alors dans toute la chrétienté.
Gambert et Jungmann sont largement dépassés et sont à verser à l'historiographie. Le second travaillait dans une Autriche occupée avec les bouquins dont il disposait.
Il ne saurait exister d'histoire de "la" messe à l'époque médiévale, sur mille ans, car aucune synthèse n'est possible. C'est un problème méthodologique élémentaire.
Il y a les nuls qui disent qu'un évêque est enterré dans sa cathédrale "au Moyen Age", et ceux, fort rares, qui ont prouvé par des études de cas qu'il n'y à aucune règle et de la chronologie à établir. Gamber dit que. On s'en fiche. Chartres n'a jamais accueilli la moindre sépulture épiscopale ou canoniale. D'autres cathédrales attendirent 1190, 1260 ou le XVe s.
Il en est de même dans l'économie de la messe. Et quelles mondes entre les paroisses, les chapitres, les ordres dans leur diversité.
Je parle à des sourds (ceux qui écrivent ici, pas ceux qui lisent...) qui ont leur idée préconçue pour défendre une thèse a priori, et aucun titre à parler.
Pie V a imposé une même romaine, comme les Franciscains l'ont adoptée, avec des nuances évidentes, dès le XIIIe s. (le mode de la curie). Il a eu aussi la chance d'être un pape de l'imprimerie pour éviter les variantes.
J'attends toujours une grosse étude sur la réception de sa messe en France ! Il faudra du temps et pas seulement procéder par sondage.
Quand les papes du XIXe s. ont éradiqué les liturgies locales, le gros du travail avait été fait par st Pie V.
Au lieu de vous réfugier derrière trois lignes d'un bouquin, avez-vous jamais lu et compris le fonctionnement d'une messe à partir d'un missel paroissial d'Albi au XIVe s., d'une messe capitulaire de cathédrale au XVe s. ou d'une messe conventuelle chez les Chartreux au XIIIe s. ?
De toute évidence, non.
Ce n'est pas se hausser du col que d'affirmer qu'en France, nous ne sommes sans doute qu'une dizaine à avoir fait la chose.
Certains tradis qui jouent aux historiens de la liturgie seraient incapables de distinguer un psautier d'un nécrologe, faute d'être paléographe et latiniste. J'exagère à peine.
Et puis missel ne veut rien dire quand il n'y a que des libelli.
Il y a au moins deux prêtres chartistes qui, quoique tradis, ne pourraient pas dire que Pie V a réactivé "la" messe des siècles précédents. Ils ont eu une formation à la codicologie médiévale. Un de leur confrère, un grand ami, sans doute le meilleur connaisseur de ces manuscrits (et qui fréquente la messe traditionnelle) ne dit pas autrement que moi (et il est comme par hasard fatigué des positions arc-boutées de gens qu'on n'a jamais vu au département des manuscrits rue Richelieu ou qui n'ont jamais mis les pieds à l'IRHT d'Orléans à feue la section liturgie). Et l'autre grand excellent connaisseur et liturge médiéviste a lui aussi eu sa claque des érudits de comptoirs en milieu traditionnel (les prêtres sont plus prudents que certains laïcs de sexe masculin).
Comme si les saints cités au canon étaient les mêmes en Castille au XIe s., chez les wisigoths, chez les Francs, chez les Chartreux, à la Sainte-Chapelle de Paris ! J'ai cité moult fois des articles récents à lire qui prouvaient, sources à l'appui, que ce n'était pas vrai et en expliquant la chose.
Bâtir une défense sur des mensonges gros comme une maison, laisse croire que tout le reste repose sur les mêmes blagues.
Dire cela, ce n'est pas militer pour le bordel liturgique.
Vous allez voir si l'hostie doit être élevée par le prêtre avant 1180 du côté de Paris.
Avant, je mets au défi quiconque de trouver un manuscrit qui indiquerait cette élévation (et même après d'ailleurs).
Et quand je parle de la messe, je ne parle pas que des paroles, mais aussi des cierges, de la clochette, des habits, de la pale (j'en ai parlé...), ...
Les propres sacres des seuls rois de France ont évolué dans les gestes et les paroles, messe comprise. C'est tellement évident.
Question à l'emporte-pièce : les évêques au XIIe s. dans le nord de la France étaient nécessairement enterrés après une messe de requiem ?
Ben oui !
Eh ben non. Et même au XVe s. Aucune nécessité.
Au XVe s., seul le père de famille à Rouen va à la messe le dimanche. Point. Et aucun n'aurait eu l'idée saugrenue d'y apporter ses gosses en bas âge.
Cela ne sert pas ma défense de la messe pour les obsèques aujourd'hui, mais je n'ai pas réécrit les sources pour abonder dans le sens de mes opinions.
Il était beau d'entendre les abbés hier, pas toujours clairs d'ailleurs, rappeler que des cardinaux peuvent rester diacres toute leur vie. Pas seulement un cas au XIXe s.
On peut être archevêque de Lyon au XIIIe s. pendant vingt ans sans avoir jamais reçu la prêtrise.
Le conclave est une invention de la fin du XIIIe s.
Les cardinaux n'ont pas toujours existé au sens actuel du terme (ce que les hommes en noir ont évité de dire...). Avant le XIe s., un cardinal...
Quand un cardinal recevait un siège épiscopal au XIIe s., il renonçait à sa dignité.
Je vais faire comme certains : je retourne au bistrot.