Merci de permettre de lever le malentendu s'il y en a un.
Car lorsque je dis :
"il faut donc voter de telle sorte que les conséquences soient les meilleures ou les moins mauvaises ; et cela consiste à ne pas inclure dans l'objet de l'acte moral du vote ce pour quoi on vote." J'expose le raisonnement qui me semble être celui de l'abbé, raisonnement que je n'approuve pas et dont je veux montrer la fausseté. mais j'aurais peut-être dû être plus explicite sur mon désaccord avec ce raisonnement pour éviter d'être compris à contre-sens.
Ensuite je donne la raison pour laquelle selon moi le raisonnement est faux :
"Or ce pour quoi on vote n'est pas une conséquence du vote (c'est-à-dire du point de vue de la moralité une circonstance) mais l'objet même de l'acte de voter." Je comprends que de prime abord cette explication ne soit pas aisée à comprendre. En tout cas elle dit que l'objet du vote et pas seulement le fait de voter doit être bon, moral. Donc il faut que établir un tel comme président de la République dans un cas ou établir la légalité de certains comportements dans l'autre cas soit moral, pour pouvoir voter dans ce sens. Or dans le cas du suicide assisté établir la légalité du suicide assisté est immoral. Je ne contredis évidemment pas ce que j'ai défendu sans ambigüité dans mes autres posts sur le sujet.
Je terminais par :
"Et, il me semble que si on applique ce que dit l'abbé de Tanouarn d'une façon générale, au cas des lois immorales, ça revient au principe du moindre mal." Le faux principe du moindre mal est ce par quoi on justifie les accommodements avec l'immoralité des lois, principe dont j'ai dénoncé la fausseté.
Est-ce que ce que dit l'abbé de Tanouarn ouvre la porte au choix du moindre mal ? C'est ce qu'il me semble, et c'est contre cela que je voulais mettre en garde ; c'est là le sens de mon post.
A la source de cette discussion il y a la référence faite au départ par Regnum Galliae à cette affirmation de l'abbé : "il est toujours interdit de choisir le mal – même moindre. Mais poser un acte bon (le vote) d'où sortira la situation la moins mauvaise possible, non seulement c'est moralement correct, mais c'est un devoir moral !"
L'abbé dit qu'il faut distinguer l'acte qu'on pose qui doit être bon, et les conséquences ("d'où sortira la situation la moins mauvaise possible") ; la phrase de l'abbé dit qu'on ne peut jamais choisir le mal, mais accepter une conséquence mauvaise ce n'est pas choisir, et donc il faut faire en sorte que la "situation qui sortira soit la moins mauvaise possible*.C'est pourquoi je répondais que l'objet de la loi n'est pas seulement une conséquence de mon vote, ce qui permettrait de choisir la loi la moins mauvaise, mais il est l'objet même de mon vote, et on ne peut donc pas voter pour quelque chose d'immoral ; je ne peux pas dire que puisqu'il est bon de voter, je dois seulement chercher à voter pour le moindre mal.
A mon avis si on applique le raisonnement de l'abbé au cas du vote d'une loi (je veux bien qu'on me montre que ce raisonnement exclue qu'on l'applique au vote d'une loi), il conduit au choix de la loi la moins mauvaise. Encore une fois il s'agissait pour moi de mettre en garde contre cette argumentation qui savait été introduite dans le fil.
* Car dans l'analyse des éléments de moralité on distingue l'objet (l'acte qu'on pose), la finalité et les diverses circonstances, dont font partie les conséquences. Or on ne peut pas choisir un objet mauvais,mais si les conséquences des divers choix bons possibles comportent du mauvais, du fait que les conséquences ne sont pas ce qu'on veut, ne font pas partie de l'objet de l'acte, on peut choisir le moindre mal (désolé ici il faut se faire quelques "noeuds au cerveau").
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