mais un souverain pontife aussi lamentable (comme on peut le dire de tant d'autres papes, même quand on est catholique...) n'en finira pas de me dégoûter.
On ne m'a jamais lu ici dire du mal de Mgr Lefebvre ou de ses positions. Un historien est obligé de reconnaître que sans la FSSPX, la messe de St-Pie V était morte et enterrée. Et cela ne me gêne nullement. Cette oeuvre a aussi sauvé des centaines de vocations sacerdotales, car il ne faudra jamais oublier les années de plomb qui sont au demeurant revenues.
Le pape cause un grand malaise et de non-dits chez les dizaines de prêtres amis que j'ai dans les multiples chapelles de l'Eglise. Du coup, nous n'abordons plus le sujet et j'ai l'amitié de ne pas lancer le sujet.
Je n'aborde plus ce sujet avec des personnes qui bientôt vont se rendre à Rome, pour ne pas les gêner aux entournures. Je reste encore stupéfait de la prose estivale de Mgr Batut, qui serait resté ratzinguérien si Benoît XVI, certes bien fatigué, était resté pape. La balle est finalement dans le camp des évêques, avec toute la palette possible. Tel excellent évêque changera de diocèse, et il faudra tout recommencer. De bons évêques voient des diocèses entiers sans plus aucune relève cléricale (ou si peu) et sans aucune jeune famille pratiquante (je ne blague pas).
On veut la diversité partout, sauf dans le rite romain latin... sans latin.
J'ai aussi honte d'avoir ce pape pour pape, j'avais déjà noté que le sirop dispensé au micro, dès la bénédiction qui a suivi son élection, n'était pas fameux. D'autres ont eu cette honte, d'autres souverains pontifes au XXe s. J'ai entendu des prêtres et des catholiques vomir Jean-Paul II ou Pie XII. Pie XI, depuis au moins le livre de l'excellent Professeur Fabrice Bouthillon, peut être vu sous d'autres angles que celui emprunté à nos habitudes mielleuses et obséquieuses.
J'ai entendu moquer Benoît XVI et chacun a vu comme son motu proprio fut reçu dans les évêchés et les paroisses.
Mon curé disait, la veille de la messe de Longchamp, en "chaire", que "le vieux avait fait son temps". Je l'ai entendu et je l'ai interrompu pour cela. Je n'ose imaginer l'attitude de l'archevêque de Paris si un prêtre de son diocèse en disait autant... Je suis parti dans la nuit en bus à Longchamp avec un bus de l'excellente paroisse St-Michel de Dijon, puisque mon diocèse n'organisait qu'un seul bus de jeunes pour tout un département. Il ne s'agissait pas de faire de la retape pour le vieux aux idées si périmées. A Reims, j'ai organisé, sur mes deniers, deux bus, soit autant que mon diocèse limitrophe pourtant de la Marne. Il fallait là encore boycotter le pape.
Le pape peut dire ce qu'il veut désormais, j'ai compris qu'il était méchant et s'inscrivait dans toutes les ruptures possibles. Je pense à Benoît XVI et j'aimerais que des bateaux débarquent des centaines de personnes sur la place St-Pierre. "Le camp des saints" est là, mais l'Eglise n'est plus du tout un rempart culturel et religieux. Face à Attila, saint Aignan a résisté, il n'a pas demandé de se cotiser pour faire un excellent accueil aux Huns. Les vieilles chrétiennes d'alors ne demandaient pas d'héberger un jeune hun musculeux plein de fougue (les psys de 2100 expliqueront certains comportements pour 2021 quand il s'agit de n'accueillir que des jeunes hommes).
La PU n'a jamais autant cité "avec-le-pape-François", que depuis quelques années. Ce n'était pas le cas sous Jean-Paul II et Benoît XVI. Là, ils sont déchaînés. C'est rarement pour reprendre des textes pontificaux qui demanderaient plus de sérieux et de silence à la messe du NOM...
La pétaudière que fut la curie sous Benoît XVI (c'est peut-être structurel), causa l'élection du pape argentin, histoire de changer d'air. Je ne crois pas un seul instant au pouvoir unique de l'Esprit-Saint. Les élections pontificales ont toujours été un rapport de forces et le produit de combinaisons. Pie XII rêvait tout petit d'être pape et sa famille l'y a aidé comme son attentisme sous Pie XI, on a fabriqué un saint de vitrail qui n'a rien à voir avec les faits.
Pour Jean-Paul II, l'air frais a fonctionné...
Pour me remonter le moral, j'écoute parfois le P. Viot (pas de club des hommes en noir ces temps-ci...). J'admire son effort insensé pour donner tous les crédits au pape. Je me demande comment un prêtre aussi fin et intelligent, avec le recul de sa riche expérience, peut croire à ce qu'il dit tant le grand écart devrait lui faire mal.
Pétrarque, patraque.
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