Quelques réflexions à chaud, après une lecture rapide de ce document, afin d'ouvrir à des recherches et réflexions plus précises sur certains arguments factuels :
Q1 :
En moyenne moins de 100 personnes, de 20 à 70 majoritairement (on ne sait pas si c'est par lieu ou par diocèse) : FAUX. Il serait intéressant de faire une étude statistique précise, mais de ce que je connais de la FSSP, (lieux de culte dans 40 diocèses, annuaire en main, et non 24 comme le dit la synthèse...) c'est faux dans la plupart des cas, même dans des petites villes, ce qui est mon cas (150 le dimanche). D'après mes estimations, la proportion de pratiquants de la FERR est autour de 5% de la pratique dominicale, ce qui est cohérent avec les 9% de Versailles, qui est sans doute dans la fourchette haute.
Tant le décompte des diocèses que le nombre de pratiquants semble peu fiable. En revanche, le refus d'ériger des paroisses est tout à fait juste, ainsi que la situation "apaisée" (à part quelques exceptions, c'est plutôt vrai...), ainsi que le désir de prendre des prêtres diocésains, mais qui sont en nombre trop faible.
Q2/3 :
Les éléments notés sont assez subjectifs (formalisme, individualisme, "communion", biritualisme, etc.) et ne permettent pas d'argumenter, au-delà du "J'aime/j'aime pas"
Q3 :
Au-delà de la question du biritualisme qui semble poser problème ainsi que la fameuse "communion", le point de la mission semble plus intéressant pour une discussion argumentée : la FERR qui ne serait pas missionnaire est une calomnie, qui pourrait facilement être réfutée par le nombre de baptême d'adultes et d'enfants en âge de scolarité : autant il est difficile de "compter" ce type d'activité, ou l'action de la grâce, autant on peut compter les baptêmes (avis aux statisticiens du forum...) Or chaque baptême d'adulte ou d'enfant en âge de scolarité (disons après 5-6 ans au moins) est le signe d'une évangélisation marquée, et non celui des "vases communicants" éventuels... On peut donc compter (en partie) les conversions... et faire un ratio sur les chiffres FORR, mêm si cela ne dit pas tout. Idem pour la question de la catéchèse pour enfants (point qui n'est pas évoqué par le document, à l'exception du pb de la disparité des parcours ; disparité qui existe aussi entre les diocèses FORR ; à ma connaissance, il y a un seul parcours FERR reconnu, pour une vingtaine de FORR, en tout cas pour les principaux. La question des "parcours différents" serait à évacuer, sauf si l'on voulait alors dire que ce n'est pas la même foi qui est transmise...)
La question des "enrichissements mutuels" de rite est à l'arrêt depuis la démission de Benoît XVI, pour le meilleur comme pour le pire : n'est-ce pas un souhait de Rome ?
Q4 : Assez cohérent du point de vue épiscopal : ils estiment avoir obéi et répondu à la demande. Pour beaucoup, cela reste vrai.
Q5/6 pas de remarques
Q7 :
Les mariages, obsèques, baptêmes, onction des malades sont "ponctuels et exceptionnels" : on ne sait quoi dire devant une affirmation aussi "déconnectée". Idem pour les ordinations, que de nombreux évêques sont venus faire et qui ont été sollicités : peut-être faudrait-il faire une liste sur les 10 dernières années ? La question de " la dynamique des scrutins" (sensée ne pas exister) dans la FERR témoigne aussi du manque de connaissance des évêques de la liturgie de la FERR. A noter dans cette question une forte discordance entre les attendus (loin de la réalité) et la conclusion/synthèse (tout à fait juste)
Q8 :
La distinction entre les séminaires qui n'ont pas (ou très peu) d'influence de la FERR et les séminaristes qui s'y forment (en privé) est bien notée. C'est assez juste pour ce qui est du constat, me semble-t-il (avec des inquiétudes marquées pour l'avenir...)
Q9. C'est la vision de la CEF... Celle d'une génération qui passe...
Au fond, quel sera l'impact de ce document ? Sans doute celui de beaucoup de Commission... Il est toutefois un bon indicatif de la pensée épiscopale dominante (au moins des "grosses mitres"), et il est intéressant en ce sens. Il appelle sans doute à davantage de communication sur les richesses de ce qui est vécu dans la FERR qui semble tout de même encore assez méconnue.
Ceci n'est toutefois que mon avis personnel, qui n'engage que moi, et aucunement la FSSP à laquelle j'appartiens.