Voici "Fratelli tutti", le manifeste social de François. Avec un commentaire de Monseigneur Viganò
par Aldo Maria Valli
Chers amis de Duc in altum , j'ai reçu hier le texte de l' encyclique Fratelli tutti plus de vingt-quatre heures avant sa publication, et j'ai vu que le site Infovatican, alors suivi par d'autres, l'anticipait en entier. Cependant, j'ai décidé de respecter l'embargo, fixé par le bureau de presse du Saint-Siège pour aujourd'hui, après la récitation de l'Angelus par le Pape.
Pour lire l'encyclique, vous pouvez vous rendre sur le site Web du Vatican . Je propose ici le résumé fourni par la salle de presse elle-même et le commentaire emblématique de Monseigneur Carlo Maria Viganò.
AMV
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La fraternité doit être promue de cette manière. Résumé de l'encyclique
Quels sont les grands idéaux mais aussi les voies concrètement réalisables pour ceux qui veulent construire un monde plus juste et fraternel dans leurs relations quotidiennes, en société, en politique, dans les institutions? Telle est la question à laquelle "Tous les Frères" entend répondre: le Pape la définit comme une "encyclique sociale" (6) qui tire son titre des "Remerciements" de saint François d'Assise, qui a utilisé ces mots "pour répondre tous les frères et sœurs et offrez-leur une forme de vie avec la saveur de l'Évangile »(1). Le Poverello "n'a pas fait la guerre dialectique en imposant des doctrines, mais a communiqué l'amour de Dieu", écrit le Pape, et "fut un père fécond qui fit naître le rêve d'une société fraternelle" (2-4). L'encyclique vise à promouvoir une aspiration mondiale à la fraternité et à l'amitié sociale. Partir de l'appartenance commune à la famille humaine, de se reconnaître comme frères parce qu'ils sont enfants d'un seul Créateur, tous dans le même bateau et ont donc besoin de prendre conscience que dans un monde globalisé et interconnecté, nous ne pouvons être sauvés qu'ensemble. La raison inspirante citée à plusieurs reprises est le Document sur la fraternité humaine signé par François et le Grand Imam d'Al-Azhar en février 2019.
La fraternité doit être promue non seulement en paroles mais en actes. Des faits qui se concrétisent dans la "meilleure politique", non soumise aux intérêts de la finance, mais au service du bien commun, capable de placer la dignité de chaque être humain au centre et d'assurer le travail pour tous, afin que chacun puisse se développer propres capacités. Une politique qui, loin du populisme, sait trouver des solutions à ce qui attaque les droits humains fondamentaux et qui vise à éliminer définitivement la faim et la traite. Dans le même temps, le Pape François souligne qu'un monde plus juste passe par la promotion de la paix, qui n'est pas seulement l'absence de guerre, mais un véritable travail «artisanal» qui implique tout le monde. Liée à la vérité, la paix et la réconciliation doivent être "proactives", onction à la justice par le dialogue, au nom du développement mutuel. D'où la condamnation par le Pontife de la guerre, du «déni de tous les droits» et qui n'est plus concevable même sous une forme hypothétique «juste», car désormais les armes nucléaires, chimiques et biologiques ont d'énormes répercussions sur les civils innocents. Le rejet de la peine de mort, définie comme «irrecevable», est également fort, et l'appel au pardon est central, lié au concept de mémoire et de justice: pardonner ne signifie pas oublier, écrit le pape, ni renoncer à défendre ses droits pour sauvegarder ses propres la dignité, un don de Dieu Dans l'arrière-plan de l'encyclique, il y a la pandémie de Covid-19 qui - révèle François - «a fait irruption de façon inattendue au moment où j'écrivais cette lettre».
Les problèmes mondiaux exigent des actions mondiales, non à la "culture des murs"
Ouvrant par une brève introduction et divisée en huit chapitres, l'Encyclique rassemble - comme l'explique le Pape lui-même - nombre de ses réflexions sur la fraternité et l'amitié sociale, placées cependant «dans un contexte plus large» et intégrées par «de nombreux documents et lettres »envoyées à François par« de nombreuses personnes et groupes du monde entier »(5). Dans le premier chapitre, «Les ombres d'un monde fermé», le document se concentre sur les nombreuses distorsions de l'époque contemporaine: la manipulation et la déformation de concepts tels que la démocratie, la liberté, la justice; la perte du sens de la société et de l'histoire; l'égoïsme et le désintérêt pour le bien commun; la prédominance d'une logique de marché basée sur le profit et la culture du jetable; chômage, racisme, pauvreté; l'inégalité des droits et ses aberrations telles que l'esclavage, la traite, femmes soumises puis forcées d'avorter, trafic d'organes (10-24). Ce sont des problèmes mondiaux qui nécessitent des actions globales, souligne le Pape, tirant également la sonnette d'alarme contre une «culture des murs» qui favorise la prolifération des mafias, alimentée par la peur et la solitude (27-28). De plus, il y a aujourd'hui une détérioration de l'éthique (29) à laquelle contribuent d'une certaine manière les mass media qui détruisent le respect de l'autre et éliminent toute modestie, créant des cercles virtuels isolés et autoréférentiels, dans lesquels la liberté est une illusion et le dialogue n'est pas constructif (42-50). alimenté par la peur et la solitude (27-28). De plus, il y a aujourd'hui une détérioration de l'éthique (29) à laquelle contribuent d'une certaine manière les mass media qui détruisent le respect de l'autre et éliminent toute modestie, créant des cercles virtuels isolés et autoréférentiels, dans lesquels la liberté est une illusion et le dialogue n'est pas constructif (42-50). alimenté par la peur et la solitude (27-28). De plus, il y a aujourd'hui une détérioration de l'éthique (29) à laquelle contribuent d'une certaine manière les mass media qui détruisent le respect de l'autre et éliminent toute modestie, créant des cercles virtuels isolés et autoréférentiels, dans lesquels la liberté est une illusion et le dialogue n'est pas constructif (42-50).
L'amour construit des ponts: l'exemple du bon samaritain
Cependant, l'Encyclique répond à tant d'ombres par un exemple brillant, signe d'espoir: celui du Bon Samaritain. Le deuxième chapitre est consacré à cette figure, "Un étranger sur la route", dans laquelle le Pape souligne que, dans une société malade qui tourne le dos à la douleur et est "analphabète" pour prendre soin des faibles et des frêles (64-65 ), nous sommes tous appelés - tout comme le bon Samaritain - à nous rapprocher de l'autre (81), à surmonter les préjugés, les intérêts personnels, les barrières historiques ou culturelles. En fait, nous sommes tous coresponsables dans la construction d'une société qui sait inclure, intégrer et soulager ceux qui sont tombés ou souffrent (77). L'amour construit des ponts et nous «sommes faits pour l'amour» (88), ajoute le Pape, exhortant notamment les chrétiens à reconnaître le Christ face à tous les exclus (85).
Au fond - rappelle l'Encyclique - la stature spirituelle de la vie humaine se définit par l'amour qui "est toujours en premier lieu" et nous conduit à chercher le meilleur pour la vie de l'autre, loin de tout égoïsme (92-93) .
Les droits n'ont pas de frontières, une éthique des relations internationales est nécessaire
Une société fraternelle sera donc celle qui promeut l'éducation au dialogue pour vaincre «le virus de l'individualisme radical» (105) et permettre à chacun de donner le meilleur de lui-même. Partant de la protection de la famille et du respect de sa «mission éducative première et essentielle» (114). Deux, en particulier, sont les `` outils '' pour réaliser ce type de société: la bienveillance, c'est-à-dire vouloir concrètement le bien de l'autre (112), et la solidarité qui prend soin des fragilités et s'exprime au service des personnes et non idéologies, lutte contre la pauvreté et les inégalités (115). Le droit de vivre dignement ne peut être refusé à personne, poursuit le Pape, et comme les droits sont sans frontières, nul ne peut rester exclu, quel que soit l'endroit où il est né (121). Avec ça en tête, le Pontife rappelle aussi de penser à «une éthique des relations internationales» (126), car chaque pays appartient aussi à l'étranger et les biens du territoire ne peuvent être niés à ceux qui en ont besoin et proviennent d'un autre endroit. Le droit naturel à la propriété privée sera donc secondaire au principe de la destination universelle des biens créés (120). L'encyclique met également un accent particulier sur la question de la dette extérieure: sans préjudice du principe qu'elle doit être payée, on espère néanmoins que cela ne compromettra pas la croissance et la subsistance des pays les plus pauvres (126). secondaire au principe de la destination universelle des biens créés (120). L'encyclique met également un accent particulier sur la question de la dette extérieure: sans préjudice du principe qu'elle doit être payée, on espère néanmoins que cela ne compromettra pas la croissance et la subsistance des pays les plus pauvres (126). secondaire au principe de la destination universelle des biens créés (120). L'encyclique met également un accent particulier sur la question de la dette extérieure: sans préjudice du principe qu'elle doit être payée, on espère néanmoins que cela ne compromettra pas la croissance et la subsistance des pays les plus pauvres (126).
Migrants: une gouvernance mondiale pour des projets à long terme
Le deuxième et tout le quatrième chapitre, «Un cœur ouvert sur le monde entier», est en partie consacré au thème des migrations: avec leurs «vies déchirées» (37), fuyant les guerres, les persécutions, les catastrophes naturelles, trafiquants sans scrupules, arrachés à leurs communautés d'origine, les migrants doivent être accueillis, protégés, promus et intégrés. Nous devons éviter les migrations inutiles, dit le Pontife, en créant des possibilités concrètes de vivre dignement dans les pays d'origine. Mais en même temps, le droit de chercher une vie meilleure ailleurs doit être respecté. Dans les pays d'accueil, le juste équilibre sera celui entre la protection des droits des citoyens et la garantie d'accueil et d'assistance aux migrants (38-40). Plus précisément, le Pape indique quelques «réponses indispensables» notamment pour ceux qui fuient des «crises humanitaires graves»: augmenter et simplifier l'octroi de visas; ouvrir des couloirs humanitaires; assurer le logement, la sécurité et les services essentiels; offrir des opportunités d'emploi et de formation; encourager le regroupement familial; protéger les mineurs; garantir la liberté religieuse et promouvoir l'inclusion sociale. Du Pape aussi l'invitation à établir, dans la société, le concept de «pleine citoyenneté», en renonçant à l'usage discriminatoire du terme «minorités» (129-131). Ce qu'il faut avant tout - lit le document - c'est une gouvernance mondiale, une collaboration internationale pour la migration qui initie des projets à long terme, allant au-delà des urgences uniques (132), au nom d'un développement solidaire de tous les peuples qui sur le principe de la gratuité. De cette manière, les pays pourront penser comme «une famille humaine» (139-141). L'autre différent de nous est un don et un enrichissement pour tous, écrit François, car les différences représentent une possibilité de croissance (133-135). Une culture saine est une culture d'accueil qui sait s'ouvrir à l'autre, sans renoncer à elle-même, en leur offrant quelque chose d'authentique. Comme dans un polyèdre - image chère au Pontife - le tout est plus que les parties individuelles, mais chacune d'elles est respectée dans sa valeur (145-146).
La politique, l'une des formes les plus précieuses de la charité
Le thème du cinquième chapitre est «La meilleure politique», c'est-à-dire celle qui représente l'une des formes les plus précieuses de la charité car elle se met au service du bien commun (180) et connaît l'importance du peuple, compris comme une catégorie ouverte, disponible pour comparaison et au dialogue (160). C'est, dans un certain sens, le popularisme indiqué par François, qui contraste avec ce «populisme» qui ignore la légitimité de la notion de «peuple», attirant le consensus pour l'exploiter à son propre service et fomenter l'égoïsme pour en accroître la popularité (159) .
Mais la meilleure politique est aussi celle qui protège le travail, «dimension indispensable de la vie sociale» et cherche à faire en sorte que chacun ait la possibilité de développer ses compétences (162). La meilleure aide pour un pauvre, explique le pape, n'est pas seulement l'argent, qui est un remède temporaire, mais aussi pour lui permettre une vie digne par le travail. La véritable stratégie de lutte contre la pauvreté ne vise pas simplement à contenir ou à rendre inoffensifs les pauvres, mais à les promouvoir dans un souci de solidarité et de subsidiarité (187). En outre, la tâche de la politique est de trouver une solution à tout ce qui attaque les droits fondamentaux de l'homme, comme l'exclusion sociale; trafic d'organes, de tissus, d'armes et de drogues; exploitation sexuelle; travail d'esclave; terrorisme et crime organisé.
Le marché seul ne résout pas tout. Une réforme de l'ONU est nécessaire
La politique nécessaire, poursuit François, est celle qui dit non à la corruption, à l'inefficacité, au mauvais usage du pouvoir, au manque de respect de la loi (177). C'est une politique centrée sur la dignité humaine et non soumise au financement car «le marché seul ne résout pas tout»: les «massacres» provoqués par les spéculations financières l'ont démontré (168).
C'est pourquoi les mouvements populaires revêtent une importance particulière: véritables «poètes sociaux» et «torrents d'énergie morale», ils doivent être impliqués dans la participation sociale, politique et économique, sous réserve d'une plus grande coordination. De cette manière - affirme le Pape - il sera possible de passer d'une politique «envers» les pauvres à une politique «avec» et «des» pauvres (169). Un autre espoir présent dans l'encyclique concerne la réforme de l'ONU: face à la prédominance de la dimension économique qui annule le pouvoir de l'État unique, en effet, la tâche des Nations Unies sera de donner corps au concept de «famille des nations» en travaillant pour le bien commun, l’éradication de l’indigence et la protection des droits de l’homme. Recourant inlassablement à la «négociation,
Le miracle de la gentillesse
Du sixième chapitre, "Dialogue et amitié sociale", le concept de vie émerge également comme "l'art de la rencontre" avec tous, même avec les périphéries du monde et avec les peuples d'origine, car "quelque chose s'apprend de tout le monde et personne ne l'est inutile »(215). Le vrai dialogue, en effet, est ce qui nous permet de respecter le point de vue de l'autre, ses intérêts légitimes et, surtout, la vérité de la dignité humaine. Le relativisme n'est pas une solution - lit l'encyclique - car sans principes universels et normes morales qui interdisent le mal intrinsèque, les lois ne deviennent que des impositions arbitraires (206). Dans cette perspective, un rôle particulier appartient aux médias qui, sans exploiter les faiblesses humaines ni faire ressortir le pire en nous, doivent s'orienter vers des rencontres généreuses et la proximité du moindre, promouvoir la proximité et le sens de la famille humaine (205). La référence du Pape au "miracle de la bonté" est également particulière, une attitude à récupérer car c'est "une étoile dans le noir" et une "libération de la cruauté, de l'angoisse et de l'urgence distraite" qui prévalent à l'époque contemporaine. . Une personne gentille, écrit François, crée une saine coexistence et ouvre la voie où l'exaspération détruit les ponts (222-224).
L'artisanat de la paix et l'importance du pardon
Le septième chapitre, «Chemins d'une nouvelle rencontre», réfléchit sur la valeur et la promotion de la paix, dans lequel le Pape souligne que la paix est liée à la vérité, à la justice et à la miséricorde. Loin du désir de vengeance, il est «proactif» et vise à former une société basée sur le service aux autres et sur la recherche de la réconciliation et du développement mutuel (227-229).
Dans une société, chacun doit se sentir «chez soi» - écrit le Pape - Pour cette raison, la paix est un «métier» qui engage et concerne chacun et dans lequel chacun doit faire sa part. La tâche de paix ne donne pas de répit et ne finit jamais, poursuit le Souverain Pontife, et il faut donc placer la personne humaine, sa dignité et le bien commun au centre de toute action (230-232). Le pardon est lié à la paix: il faut aimer tout le monde, sans exception - lit l'encyclique - mais aimer un oppresseur signifie l'aider à changer et ne pas lui permettre de continuer à opprimer son prochain. Au contraire: ceux qui souffrent d'injustice doivent défendre fermement leurs droits à protéger leur dignité, don de Dieu (241-242).
Le pardon ne signifie pas l'impunité, mais la justice et la mémoire, car pardonner ne signifie pas oublier, mais renoncer à la force destructrice du mal et au désir de vengeance. N'oubliez jamais les «horreurs» comme la Shoah, les bombardements atomiques à Hiroshima et Nagasaki, les persécutions et les massacres ethniques - exhorte le Pape - Il faut toujours se souvenir, une fois encore, pour ne pas nous anesthésier et maintenir vivante la flamme de la conscience collective. Il est également important de se souvenir du bien de ceux qui ont choisi le pardon et la fraternité (246-252).
Plus de guerre, l'échec de l'humanité!
Une partie du septième chapitre se concentre alors sur la guerre: ce n'est pas "un fantôme du passé" - souligne François - mais "une menace constante" et représente le "déni de tous les droits", "l'échec de la politique et «l'humanité», «l'abandon honteux aux forces du mal» et leur «abîme». De plus, en raison des armes nucléaires, chimiques et biologiques qui affectent de nombreux civils innocents, nous ne pouvons plus aujourd'hui penser, comme par le passé, à une possible "guerre juste", mais nous devons réaffirmer fermement "Plus de guerre!" Et considérant que nous vivons "une troisième guerre mondiale en morceaux", parce que tous les conflits sont interdépendants, l'élimination totale des armes nucléaires est "un impératif moral et humanitaire". Plutôt - suggère le Pape - avec l'argent investi dans l'armement,
La peine de mort est inadmissible, abolissez-la partout dans le monde
François exprime une position tout aussi claire sur la peine de mort: elle est irrecevable et doit être abolie partout dans le monde. "Le meurtrier ne perd pas sa dignité personnelle - écrit le Pape - Dieu est son garant". D'où deux exhortations: à ne pas voir la punition comme une vengeance, mais comme faisant partie d'un processus de guérison et de réinsertion sociale, et à améliorer les conditions des prisons, tout en respectant la dignité humaine des détenus, en considérant également que la réclusion à perpétuité "est une peine de mort cachée »(263-269). La nécessité de respecter «le caractère sacré de la vie» (283) est réaffirmée là où aujourd'hui «certaines parties de l'humanité semblent épuisables», comme les enfants à naître, les pauvres, les handicapés, les personnes âgées (18).
Garantir la liberté religieuse, un droit humain fondamental
Dans le huitième et dernier chapitre, le Pontife s'attarde sur «Les religions au service de la fraternité dans le monde» et rappelle que la violence n'a pas de fondement dans les convictions religieuses, mais dans leurs déformations. Par conséquent, les actes "exécrables" tels que les actes terroristes ne sont pas dus à la religion, mais à des interprétations incorrectes de textes religieux, ainsi qu'à des politiques de faim, de pauvreté, d'injustice, d'oppression. Le terrorisme ne doit être soutenu ni avec de l’argent, ni avec des armes, encore moins avec une couverture médiatique car il s’agit d’un crime international contre la sécurité et la paix mondiales et, en tant que tel, il doit être condamné (282-283). Dans le même temps, le Pape souligne qu'un chemin de paix entre les religions est possible et qu'il est donc nécessaire de garantir la liberté religieuse, un droit humain fondamental pour tous les croyants (279). Une réflexion, en particulier, l'Encyclique traite du rôle de l'Église: elle ne relègue pas sa mission au secteur privé - affirme-t-il - elle n'est pas en marge de la société et, bien qu'elle ne s'engage pas dans la politique, elle ne renonce pas à la dimension politique de l'existence. L'attention au bien commun et le souci du développement humain intégral, en effet, concernent l'humanité et tout ce qui est humain concerne l'Église, selon les principes évangéliques (276-278). Enfin, rappelant aux chefs religieux leur rôle d '"authentiques médiateurs" qui se consacrent à la construction de la paix, François cite le "Document sur la fraternité humaine pour la paix et la coexistence dans le monde", qu'il a lui-même signé le 4 février 2019 à Abu Dhabi. , avec le Grand Imam d'Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyib: à partir de cette étape importante du dialogue interreligieux, le Pontife relève l'appel que,
Bienheureux Charles de Foucauld, "le frère universel"
L'encyclique se termine par la mémoire de Martin Luther King, Desmond Tutu, Mahatma Gandhi et surtout du bienheureux Charles de Foucauld, modèle de tout ce que signifie s'identifier au moindre pour devenir «le frère universel» (286-287) . Les dernières lignes du document sont confiées à deux prières: l'une "au Créateur" et l'autre "Chrétien œcuménique", afin qu'un "esprit de frères" puisse se loger dans le cœur des gens.
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Monseigneur Viganò: «Une dimension surnaturelle totalement absente. La falsification de saint François est embarrassante. L'aplatissement de la seule pensée mondialiste est déconcertant "
Lors d'une lecture rapide du texte de l'encyclique Fratelli, tout le monde serait amené à croire qu'il a été écrit par un franc-maçon et non par le Vicaire du Christ. Tout ce qu'il contient est inspiré d'un vague déisme et d'un philanthropisme qui n'a rien de catholique: Nonne et ethnici hoc faciunt? Les païens ne font-ils pas de même? (Mt 5, 47).
Macroscopique et décidément embarrassante est la falsification historique de la rencontre de saint François avec le sultan: selon l'auteur de l'encyclique, le Poverello «n'a pas fait la guerre dialectique en imposant des doctrines»; en réalité les paroles de saint François que rapportent les chroniqueurs sonnent très différemment: «Si vous voulez me promettre, en votre nom et au nom de votre peuple, que vous passerez à la religion du Christ, si je sors indemne du feu, j'entrerai seul dans le feu. Si je suis brûlé, ce sera blâmé sur mes péchés; si, au contraire, la puissance divine me fait sortir sain et sauf, vous reconnaîtrez le Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu, comme le vrai Dieu et Seigneur, Sauveur de tous ».
La dimension surnaturelle est totalement absente, tout comme absente la référence à la nécessité d'appartenir au Corps mystique du Christ qui est la Sainte Eglise pour pouvoir atteindre le salut éternel. Au contraire, il y a une très sérieuse distorsion du concept de «fraternité»: pour le catholique, cela n'est possible qu'en Christ si l'on a Dieu comme Père par le baptême (Jn 1, 12), alors que pour Bergoglio cela se réaliserait par le simple fait d'appartenir 'humanité.
Le concept catholique de «liberté de religion» est remplacé par le concept de «liberté de religion» théorisé par le Concile Vatican II, troquant le droit divin de l'Église à la liberté de culte, de prédication et de gouvernement avec la reconnaissance du droit à l'erreur de se répandre non seulement en général, mais même dans les nations chrétiennes. Les droits de vérité ne peuvent être échangés en accordant des droits à l'erreur. L'Église a le droit indigène à la liberté, tandis que les fausses religions ne l'ont pas.
L'aplatissement de l'encyclique sur le récit de Covid est déconcertant, confirmant l'asservissement à la pensée unique et à l'élite mondialiste; Il n’est pas non plus surprenant de l’insistance obsessionnelle sur l’unité et la fraternité universelles, ainsi que sur la condamnation du droit légitime de l’État à protéger sa propre identité non seulement de culture mais aussi et surtout de foi.
Cette encyclique constitue le manifeste idéologique de Bergoglio - sa Professio fidei masonicae - et sa candidature à la présidence de la Religion Universelle, servante du Nouvel Ordre Mondial. Cette attestation de subordination à la pensée dominante mérite peut-être les applaudissements des ennemis de Dieu, mais elle confirme l'abandon inexorable de la mission évangélisatrice de l'Église. D'un autre côté, nous avons déjà entendu: "Le prosélytisme est un non-sens solennel".
Bergoglio est un falsificateur de la réalité. Il repose sur une empreinte qui n'a pas d'égal. D'un autre côté, le principal expert en adultération de la vérité est précisément cette dictature chinoise qui fait lapider le pécheur par Notre Seigneur. (Le régime communiste a distribué dans les écoles un livre avec quelques épisodes tirés de diverses religions, dont celui de la femme adultère, lapidée par Jésus. Une adultération complète du texte.) De toute évidence, la proximité du régime communiste avec l'Église bergoglienne n'existe pas. il se limite à l'Accord mais inclut également le modus operandi lui-même .
+ Carlo Maria Viganòamv