Figurez-vous que, lorsque, dans le VOM, vous dites « <strong>Confíteor</strong> Deo omnipoténti et <strong>vobis</strong>, <strong>fratres</strong>, quia peccávi etc. », vous <strong>confessez</strong> (=reconnaissez, avouez) bien <strong>devant</strong> vos frères présents dans l'assemblée que vous avez péché, mais, évidemment, vous ne le faites pas au sens sacramentel du terme (vous ne vous confessez pas): ni le NOM ni le VOM ne vous demande donc de vous confesser <em>stricto sensu</em>, sacramentellement, à votre belle-mère ou à Sainte Thérèse d'Avila. Vous aurez remarqué par ailleurs que la traduction française du <em>confiteor</em> ( Je <strong>confesse</strong> à Dieu tout-puissant, je <strong>reconnais devant</strong> mes frères que j’ai péché etc.) distingue clairement un sens fort du verbe <em>confiteor</em>, lorsque cet acte s'adresse à Dieu, d'un sens plus faible lorsqu'il s'adresse à nos <em>fratres</em>.
Figurez-vous également que, dans le VOM, ce <em>fratres</em> comprend implicitement vos <em>sorores</em> présentes dans l'assemblée. Le VOM fait simplement un usage générique <strong>non marqué</strong> du terme <em>fratres</em> – qui comprend donc hommes et femmes présents dans l'assemblée; le NOM, lorsque cette nouvelle traduction sera entrée en vigueur, fera lui un usage <strong>marqué</strong> du termes <em>frères</em> qui ne renverra alors qu'aux hommes présents et il ajoutera <em>sœurs</em> pour référer aux femmes présentes dans l'assemblée. Je vous laisse vous reporter à mon message « Pour répondre à vos remarques» – si le cœur vous en dit, naturellement, et si vous en avez le courage (il est plutôt pesant, je le reconnais bien volontiers) – où vous trouverez discutée la distinction entre usage marqué et usage non marqué d'un terme.
Cet ajout du et à mes sœurs est, ce n'est pas très difficile à comprendre, me semble-t-il, pour ainsi dire cosmétique – pour tenir compte d'une nouvelle sensibilité culturelle et sociale, il explicite simplement ce qui était implicite – et il ne change rien à la réalité des choses qui est exactement la même dans le VOM et dans le NOM: dans les deux formes de l'unique rite romain, vous confessez à vos frères <strong>et à vos sœurs</strong> (implicitement dans un cas, explicitement dans l'autre) que vous avez péché. Rassurez-moi: vous ne croyiez tout de même pas que, dans une messe VOM, en disant le <em>confiteor</em>, vous ne vous adressiez qu'aux seuls hommes (<em>viri</em>) présents dans l'assemblée?
Soyez donc sans inquiétude, cher Philippilus; si, par impossible, votre belle-mère venait à vous accompagner dans une messe VOM, vous <strong>reconnaîtriez devant</strong> elle que vous avez péché, comme devant tous vos autres frères et sœurs présents dans l'assemblée: et si, par impossible, vous veniez à accompagner votre belle-mère dans une messe NOM, vous <strong>reconnaîtriez devant</strong> elle que vous avez péché, comme devant tous vos autres frères et sœurs présents dans l'assemblée – tout comme vous le faites régulièrement dans le VOM.
Pour ce qui est du «à tous les saints», le cas est différent du <em>fratres</em>. Ce n'est pas un vocatif, vous ne vous adressez pas à eux comme présents physiquement dans la situation de communication du moment.
Cordialement.
Votre tout aussi dévoué Pacem tuam da nobis, Domine