Comment se fait-il que ce soit les mêmes histoires (légèrement modifiées) qui surgissent des quatre coins du globe, dans des langues complètement différentes, avec des approches si diverses, et dans des civilisations qui ne connaissaient même pas ? je trouve ceci tellement troublant….
Il n'y a pas de quoi se troubler.
Il s'agit de restes, de souvenirs, de la révélation primitive, d'un souvenir commun, obnubilés toutefois par le péché originel et la mainmise du polytheïsme et des cultes sataniques dans ces cultures païennes.
Nous avons dans le récit inspiré de la Genèse, tel qu'il nous a été transmis à partir de la deuxième moitié du deuxième millénaire, très sobre et simple, cela saute aux yeux, l'essentiel.
En revanche, chez les cultures païennes, même très voisines, comme en Mésopotamie, la même réalité primitive a été "colorée" avec des traits des plus phantastiques et invraisemblables, mais fondamentalement ces récits relatent la même réalité : la tentation de nos premiers parents par l'esprit du Mal, sous forme de serpent, qui a mis le péché, la mort, la déchéance au monde, ensuite la destruction de ce monde par le cataclysme du Déluge, et le renouveau avec Noé et ses fils. Ce n'est que la promesse d'un Sauveur, d'une réparation finale, qui fut réservée au peuple élu de l'Ancienne Alliance, les autres peuples sombrant, selon leur tempérament, dans une phrénésie sensuelle ou un désespoir intellectuel (dont p.ex. en Mésopotamie témoigne tout un courant de littérature de philosophie pessimiste, assez émouvant à découvrir, voir le regretté Wilfred Lambert,
Babylonian Wisdom Literature,
ICI, entre autres).
Le récit mésopotamien du Déluge (mais de tels récits existent aussi partout, témoignant d'une mémoire collective) explique le cataclysme comme une vengeance des dieux, au pluriel (c'est déjà une déchéance par rapport à la Révélation à nos premiers parents), gênés dans leur égoïsme par le bruit que faisaient les hommes, devenus trop nombreux : manifestement une satire, l'ironie étant bien exprimée dans le texte, mais s'inspirant de la réalité, une réalité bien sérieuse que nous relate l'auteur inspiré.
Sur le Déluge, voir déjà
ICI.