Les langues "sacrées" ont eu un statut différent et le sont devenues de la même manière que le grec, le latin, le copte, l'arménien ancien (grabar) etc.
L'araméen et le grec sont bien entendu légitimes et existent toujours comme langues liturgiques : dans une liturgie orientale (syriaque ? est-ce la maronite ? je ne sais plus) on use d'une ou deux phrases d'araméen. Quant au grec, nous en avons des traces dans la liturgie latine mais elle est une langue liturgique toujours pour la Divine liturgie orientale.
Pensons au slavon une forme archaïque de même.
Je pense que le choix du latin qui supplante le grec l'a été comme pour les protestants du XVIe non pas pour le précepte évangélique particulièrement mais pour coller aux élites sociales et politiques du Bas empire romain.
Je ne suis pas un spécialiste de l'Antiquité donc il faudrait voir ce qu'en dit Jean-Pierre Vernant et quelques autres.
L'invariant - quasiment - dans les religions du monde est cette distinction langue savante "sacrée" et langues réellement vernaculaires. Le catholicisme et les protestantismes contemporains ont bouleversé cette règle : est-ce à bon escient ?
N'a-t-on pas brisé avec une donnée anthropologique profonde du rapport de l'homme à une liturgie, au sacré ?
On constate une perte du sens du sacré et une horizontalisation dans ces religions particulièrement en Occident moins voire pas ailleurs ce qui montre que la langue savante n'est une facette du problème.
Je tendrais à dire que la vernacularisation ne crée pas la sécularisation mais qu'elle tend à l'accélérer dans un contexte occidental. Au fond les pays qui devraient impérativement reprendre le latin et autres langues "sacrées" sont ceux qui pour des raisons dites "évangéliques" les ont abandonnées en premier.
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