Bonjour et merci, John L.
1. S'il y a bien eu une volonté d'autorité non équivoque, au cours et au sein du Concile, alors pourquoi y a-t-il eu la précision qui délimite, voire restreint, l'autorité magistérielle du Concile, précision que l'on trouve à la fin de DV et de LG ?
" La commission doctrinale renvoie à sa déclaration du 6 mars 1964, dont nous transcrivons ici le texte.
«Compte tenu de l’usage des conciles et du but pastoral du Concile actuel, celui-ci ne définit comme devant être tenus par l’Église que les seuls points concernant la foi et les mœurs qu’il aura clairement déclarés tels.
«Quant aux autres points proposés par le Concile, en tant qu’ils sont l’enseignement du magistère suprême de l’Église, tous et chacun des fidèles doivent les recevoir et les entendre selon l’esprit du Concile lui-même qui ressort soit de la matière traitée, soit de la manière dont il s’exprime, selon les normes de l’interprétation théologique.» "
2. S'il y a bien eu une volonté de continuité, au cours et au sein du Concile, alors pourquoi y a-t-il eu une semaine noire, au terme de la troisième session du Concile ?
S'il y a bien eu une continuité endogène, au Concile, une continuité inhérente au Concile, alors pourquoi Paul VI a-t-il eu besoin d'imposer à l'assemblée conciliaire, entre le 14 et le 21 novembre 1964,
- des correctifs, peu nombreux mais importants, correctifs que l'on trouve à l'intérieur de UR et surtout à la fin de LG ?
- un renvoi à la session suivante du Concile de l'achèvement de la discussion et de la rédaction relatives à DH ?
2. S'il y a bien eu une volonté de pérennité, au cours et au sein du Concile, alors pourquoi y a-t-il eu un tel avant-propos, au tout début de GS ?
" La Constitution pastorale « L’Église dans le monde de ce temps », si elle comprend deux parties, constitue cependant un tout. On l’appelle Constitution « pastorale » parce que, s’appuyant sur des principes doctrinaux, elle entend exprimer les rapports de l’Église et du monde, de l’Église et des hommes d’aujourd’hui. Aussi l’intention pastorale n’est pas absente de la première partie, ni l’intention doctrinale de la seconde. Dans la première partie, l’Église expose sa doctrine sur l’homme, sur le monde dans lequel l’homme est placé et sur sa manière d’être par rapport à eux. Dans la seconde, elle envisage plus précisément certains aspects de la vie et de la société contemporaines et en particulier les questions et les problèmes qui paraissent, à cet égard, revêtir aujourd’hui une spéciale urgence. Il s’ensuit que, dans cette dernière partie, les sujets traités, régis par des principes doctrinaux, ne comprennent pas seulement des éléments permanents, mais aussi des éléments contingents. On doit donc interpréter cette Constitution d’après les normes générales de l’interprétation théologique, en tenant bien compte, surtout dans la seconde partie, des circonstances mouvantes qui, par nature, sont inséparables des thèmes développés. "
4. S'il y a bien fécondité sans équivoque, depuis la clôture du Concile, donc depuis le début de sa mise en oeuvre, alors
- pourquoi avoir d'abord adossé, à une première herméneutique du renouveau dans la continuité, le NOM, en 1969 ?
- pourquoi avoir adossé, à une deuxième herméneutique du renouveau dans la continuité, la réhabilitation du VOM, en 2007 ?
S'il n'est pas nécessaire d'être à la fois hypercritique et hypermnésique, pour ne pas adhérer à cette herméneutique, dotée d'une relative plasticité sémantique, a contrario, il est préférable d'être à la fois acritique et amnésique, si l'on veut y adhérer en lui accordant une confiance non seulement aimante, mais aussi aveugle.
Bonne journée.
Scrutator.