Rebonjour et merci.
Je me permets tout d'abord de vous renvoyer à ceci :
Pères de l'Eglise.
Pères de l'Eglise..
Pères de l'Eglise...
Pères de l'Eglise....
1. Il me semble à moi aussi que c'est le propre de la vérité d'être intemporelle ou anhistorique, mais
- de même qu'il peut y avoir une relation FIXISTE à la vérité
a) qui absolutise certaines formules humaines qui font droit à la vérité divine,
b) qui dogmatise, par exemple, toute la Somme théologique,
- de même, il peut y avoir une relation LAXISTE à la vérité
a) qui relativise certaines formules humaines qui rendent compte de la vérité divine,
b) qui minimise la nécessité de recourir à des concepts ou à des notions qui, aussi humains soient-ils, permettent de recevoir et de transmettre la vérité.
2. L'anthropocentrisme d'au moins une partie de la nouvelle théologie n'est pas imaginaire ; je dirais que beaucoup de choses tournent ici autour de l'incarnation de la vérité divine dans la conscience humaine et dans l'histoire humaine.
A un néo-thomisme qu'on pourrait qualifier de "dualiste", et qui a pu finir par donner l'impression qu'il y avait
a) une très grande distance, une séparation verticale, entre Dieu, vivant au-dessus de ce monde, et les hommes, vivant au-dedans de ce monde,
b) une très grande distance, une séparation horizontale, entres les catholiques, croyant et priant au sein de l'Eglise, et les non catholiques, situés à l'extérieur,
la nouvelle théologie a entendu substituer une approche "moniste", à la fois plus christologique et moins manichéenne, une approche réhabilitant la proximité de Dieu, en Jésus-Christ, dans le coeur des hommes, y compris, si j'ose dire, sa proximité potentielle, dans le coeur des non catholiques.
3. C'est pour des raisons cognitives, culturelles, doctrinales, pastorales, qui relèvent de la logique même de l'histoire des idées, que je dis que l'on ne reviendra pas en arrière : les conditions d'enseignement de la théologie qui ont rendu possible l'apparition, puis l'hégémonie, de "l'ancienne théologie", du néo-thomisme, se sont estompées, pour ne pas dire qu'elles se sont évanouies.
Quand bien même ce néo-thomisme reviendrait en force, il ne serait pas exactement identique à celui qui a régné, d'aucuns diront sévi, entre le début du pontificat de Léon XIII et la fin de celui de Pie XII.
4. Qui peut trouver du mal à redécouvrir les Pères de l'Eglise ? Tout dépend de l'état d'esprit qui caractérise, de l'intention qui anime, celui qui part à leur redécouverte, et tout dépend aussi de ce qu'il les laisse lui dire ou de ce qu'il leur fait dire.
Vous savez, si la redécouverte de quelque Père que ce soit avait toujours été une garantie absolue d'orthodoxie, dans l'ordre de la Foi, il n'y aurait pas eu toutes les hérésies qu'il y a eu, dans l'histoire de l'Eglise...
Et si l'un d'entre nous
- prenait ce qui n'est qu'un élément, secondaire ou subalterne, relevant d'une doctrine d'un Père,
- en faisait LA clef de compréhension de cet auteur et de cette doctrine, voire un corpus indépassable et indispensable, ou l'alpha et l'oméga de la théologie catholique,
il risquerait de mettre cet auteur et cette doctrine, non au service de son élévation doctrinale et spirituelle, mais au service de l'excroissance de la glande de son moi, dans le cadre d'une confusion entre pathologie et patrologie.
Bon après-midi et à bientôt.
Scrutator.