J'ai toujours eu du mal à entendre qu'il y ait des degrés d'autorité dans l'obligation faite par l'Eglise de croire : ou bien le concile ou le pape font obligation de croire ou bien non, mais entre les deux ?
En revanche, il y peut y avoir doute, comme pour les lois humaines, sur le fait de savoir si l'on se trouve en présence ou non d'une "loi" magistérielle. C'est d'ailleurs la supériorité du magistère solennel, qui ne laisse la place à aucune hésitation, sur le magistère ordinaire.
Le génie malin de Vatican II est d'avoir inventé une autre forme de magistère, le magistère authentique, de moindre autorité, qui n'oblige pas vraiment à croire, mais qu'on doit recevoir respectueusement.
Monsieur l'Abbé,
mais d'après vous l'Église, en matière de foi ou de morale, peut donner aux fidèles quelque chose qui peut nuire ou même simplement qui peut mettre en danger les âmes?
Au de là, je dis, du degré d'autorité du magistère qu'elle utilise.
Supposons qu'il soit concevable un magistère qui déclare ce qui est contenu ou lié à la Révélation et qui, au même temps, n'oblige pas.
(C'est évidemment une absurdité, autant que de croire qu'il n'est pas nécessaire croire ce qui est contenu dans la Révélation. Mais supposons, pour un instant, qu'un tel magistère existe).
Serait-il conforme à la nature de l'Église ce fait de donner à tout le monde du poison spirituel?
Ce serait l'Église à le faire. Authentique signifie avant tout qu'il s'agit du vrai magistère de l'Église. Que c'est l'Église à parler.
Personne n'est obligé d'y assentir avec un acte de foi et -en supposant ad abundantiam un autre futur dégre du magistère- personne n'est obligé même de le recevoir respectueusement.
L'Église propose la doctrine erronée, sans l'imposer en aucune manière.
Et bien, l'Église peut-elle être l'autrice de ce magistère sans que son essence même, qui concerne l'aptitude au salut, soit compromise?
Bonne fête de Saint Joseph patron de l'Église universelle!