Bonsoir Marco Antonio,
La question suivante se pose depuis que certains s'efforcent de faire croire que c'est avant tout à cause d'interprétations inappropriées que nous sommes passés de l'échec du Concile, consommé dès la fin des années 1960 ou le début des années 1970, à la faillite de l'après-Concile, au minimum en Europe occidentale.
La question est celle-ci : pourquoi donc faudrait-il essayer de sauver à tout prix le Concile Vatican II, la recherche de l'interprétation la plus génératrice de respect filial du Concile semblant vraiment s'apparenter à celle de la pierre philosophale ?
Puisque, manifestement, "ça n'a pas marché", en partie pour des raisons circonstancielles ou conjoncturelles et exogènes, et en partie pour des raisons intellectuelles ou magistérielles et endogènes, et puisque, tout aussi manifestement, "ça ne marche pas", pourquoi donc continuer à chercher l'interprétation qui sera la plus propice à la réception du Concile la plus porteuse de fécondité et de fidélité ?
Il y a là, à l'intérieur de cette volonté de sauver le Concile malgré lui, une attitude qui fait passer à côté d'autres débats et d'autres combats, particulièrement caractéristiques de la période actuelle.
Peut-être le Concile des Trente glorieuses n'a-t-il pas eu la chance qui a bénéficié au Concile de Trente, glorieux, mais en tout cas et à présent il est bien tard pour essayer de lui donner une seconde chance, au moyen d'une interprétation qui ne convaincra pas, entre autres, ceux qui savent à quoi s'en tenir sur l'articulation entre les événements, au Concile, et les enseignements du Concile Vatican II.
Bonne soirée.
Scrutator.
Cher Scrutator,
votre question devrait être posée à l'abbé Lucien. En la posant à moi, vous enfoncez une porte ouverte. Vatican II est quelque chose d'insauvable. Mais, voyez vous, pour ceux qui, comme l'abbé Lucien, très justement, croient que un concile de l'Église catholique, un vrai concile, ne peut pas être insauvable, une telle réalité génère d'énormes problèmes de conscience.
D'après moi c'est ça, c'est sa conscience, pas Vatican II, que l'abbé Lucien veut sauver à tout prix en élaborant ses théories interprétatives des documents les plus controversés de cette assemblée.
L'option alternative (je souligne, pour ceux qui croient que l'Église ne peut pas tromper ses enfants) c'est celui de ne pas reconnaître autorité à Vatican II et, actuellement, à François. Option que pour le fruit de ses efforts intérpretatifs M. l'abbé n'est plus disposé à partager.
Je vous invite à considerer que l'abîme dans lequel est placée une conscience catholique bonne et propre, qui doit nécessairement se déplacer dans la logique avant dite, est vraiment profond.
Ce qui importe, cependant, ce sont les arguments que l'abbé Lucien présente à l'appui de ses interprétations. De ceux-ci, je ne comprends rien.
Par example, soutenir que "les affirmations les plus discutables" sont les "explications" des "affirmations centrales" et, pour ce fait là d'être explication et non pas affirmations centrales, soutenir qu'alors les affirmations centrales ne sont pas compromis c'est pour moi quelque chose d'ineffable. Car, au de là de tout le reste, si expliquer c'est mettre au jour l'implicite, il est évident que si l'explication contient une erreur cette erreur est déjà implicitement contenue dans l'énoncé central qui est explicité.
D'autre part, je ne vois pas pourquoi Vatican II ne ferait pas de mal aux âmes en mettant du poison non pas dans les «affirmations centrales», mais dans celles qui sont pour l'abbé Lucien leurs explications.
Enfin, si je pense à l'« épiscopat » actuel. Au « magistère » ordinaire universel actuel, par exemple en matière de liberté religieuse. À ce qu'il devrait être le magistère vivant de l'Eglise (qui ne se réduit pas formalistiquement au contenu de quelque document, mais qui concerne l'attitude globale de prédication de l'Eglise, le « message transmis », la pensée « faite comprendre » aux simples fidèles sur une chose concernant la foi ou la morale). Je me demande: est-ce conforme à la foi catholique ? Et, lorsque je me réponds, je ne sais pas que m'en faire de certains discours interpretatifs.