Le fond du problème :
1) Ce que l'Eglise voulait éviter, c'est que l'on prétende que les fidèles doivent obligatoirement être présents et répondent au prêtre pour que la messe ait lieu ou soit valide ;
- ou que seule la participation active des fidèles à la messe leur faisait remplir leur devoir d'assister à la messe. C'est le sens de la condamnation, par la bulle Unigenitus en 1713, de la proposition 86 de Quesnel et des Néo-jansénistes. La proposition condamnée est la suivante : "Lui ravir, au simple peuple, cette consolation d'unir sa voix à celle de toute l'Eglise, c'est un usage contraire à la pratique et au dessein de Dieu, 1 Corinthiens 14-16)".
La messe peut être dite avec un servant, mais sans fidèles, ou les fidèles peuvent assister validement à la messe sans participation active !
2) A contrario, cela ne signifie pas que les fidèles ne peuvent pas, voire ne doivent pas assister à la messe "activement", même si c'est "à leur place de fidèles". Pourquoi ne pas nous dire non plus que la meilleure façon de participer à la messe est de ne pas y aller du tout ou que l'on peut faire un barbecue et manger des saucisses-frites à l'église pendant la messe, à partir du moment où c'est la meilleure façon, pour certains, de les amener à la messe et de leur faire comprendre ce que fait l'Eglise lorsque le prêtre dit la messe. Il y a des limites à l'absurde !
Ces usages de faire autre chose pendant la messe, y compris réciter le chapelet, (et on parle ici des fidèles censés assister à la messe, et non pas de ceux qui entrent dans l'église pour y réciter le chapelet alors qu'il y a une messe au même moment dans l'édifice) fut, en partie, à l'origine du désintérêt et de l'incompréhension de beaucoup de fidèles pour ce qui se passait à la messe, dans la mesure où certains n'entendaient plus, lorsqu'ils étaient à la messe, qu'un vague charabia marmonné par le prêtre. Pour eux la messe, c'était ça !
3) Conclusion. On comprend que l'Eglise hésite sur ce point. D'une part, il faut éviter que les fidèles soient distraits à la messe et d'autre part, il faut éviter qu'ils pensent être eux-mêmes des prêtres, au sens du ministère ordonné, ce qui est l'erreur moderniste. Car si tout le monde est prêtre, plus personne n'est prêtre, et il n'y a plus non plus de sacrements. Il n'y a plus de messe, mais une assemblée qui fait "mémoire" et s'auto-célèbre. C'est le Protestantisme !
Mais si la participation n'est pas active, elle est quoi ? Existe-t-elle même encore vraiment ? On sait ce qui se passe dans beaucoup d'églises orientales où l'iconostase interdit toute participation, même passive aux fidèles, lesquelles déambulent simplement dans l'église pendant le Saint-Sacrifice, allument des cierges, cherchent leurs enfants qui courent partout dans l'édifice. Est-ce cela que veut l'Eglise et que nous souhaitons ?
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