Vous soulignez que la sympathie de François pour la FSSPX ne date pas de son élection. C'est indéniable et les raisons que vous citez sont exactes : goût pour la provocation, volonté de décontenancer, de demeurer inclassable comme son maître en politique Juan Peron... mais vous n'insistez pas suffisamment sur la principale raison, vous évoquez le "non conformisme de Mgr Lefebvre", il faudrait aller plus loin et dire que le premier attrait de la FSSPX pour François c'est qu'elle ait été condamnée par les autorités romaines.
Bergoglio a toujours aimé les déviants, ceux qui a un titre ou à un autre sont des parias ; cela va bien au-delà de l'appartenance à une simple périphérie.
Prenez le cas des anglo-catholiques qui ont bénéficié du Motu Proprio Anglicanorumm Coetibus de Benoît XVI, en 2009. Il est notoire que François était opposé à cette initiative qui a permis à des communautés anglicanes philocatholiques de réintégrer l'unité romaine, tout en conservant leur tradition liturgique. Cela ressemble beaucoup au parcours des membres de la mouvance Ecclesia Dei, vous ne trouvez pas ?
Tant que ces anglicans étaient schismatiques, ils étaient les amis de François, depuis qu'ils sont devenus catholiques, il les dédaigne ; c'est ce trait de la personalité de François qui explique en grande partie sa bienveillance à l'égard de la FSSPX et son mépris des conservateurs, particulièrement de ceux attachés au VOM.
Je vous concède aussi le côté brouillon des initiatives bergogliennes, notamment de son dernier Motu Proprio. Il est clair que Traditiones Custodes procède d'un "coup de sang" face à une situation qu'il ne comprend pas et qui lui échappe ; c'est une forme de panique devant le développement d'un mouvement aux antipodes de sa sensibilité, mais cela ne contredit pas le coeur de ma thèse : il rêve de voir tous ceux qui s'opposent à son agenda rejoindre la mouvance de la FSSPX, parce qu'il pense que cela les marginalisera, les neutralisera.
La radicalisation de Mgr Vigano à qui plus personne ne prête attention à l'exception des traditionalistes, a été du pain béni pour François, et elle ne peut que le conforter dans le secret espoir que ses autres contempteurs, mutatis mutandi, suivent la même évolution.
Maintenant, que François prenne un risque majeur, c'est évident ; il fait un pari qu'à terme il perdra. L'espérance surnaturelle nous convainc de cela, mais il existe aussi des raisons naturelles de le penser, à commencer par la disparition biologique de la sensibilité représentée par François. Tôt ou tard la réalité de cette tectonique démographique, combinée au sentiment d'injustice que suscite la violence de l'oukase bergoglienne parmi le jeune clergé, finira par s'imposer et se refléter dans la sensibilité de la hiérarchie.
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