Vous avez évidemment raison pour les années 60-2000. Je collecte, avec d'autres, le bêtisier du vandalisme clérical ou/et catholique, pour poursuivre les pages de l'Histoire du vandalisme (coll. Bouquins). La Tribune de l'art a signalé récemment - que j'avais relayé ici - la disparition illégale de grilles à St-Sulpice, rien que cela !
L'Etat peut aller jusqu'à mettre en justice un curé qui détruit illégalement des biens classés. C'est l'ultima ratio pour un curé qui a la haine des meubles de sa jeunesse. Les psys auraient de beaux cas à étudier, comme l'évêque de Pamiers qui se moquait (et doit encore !) des soutanes de confrères, alors qu'il la porta quand il était dans la Cté St-Martin !
Vous savez que je ne suis pas un moine zen ni un adepte de la verveine plaçant sa confiance uniquement en Dieu...
Je ne suis cependant pas du tout inquiet. C'est une phrase que je prononce une fois tous les dix ans.
Sur le dossier de Notre-Dame de Paris, je puis vous assurer que tout ce que pourra demander de farfelu "les" Catholiques ne passera pas. Pour d'autres cathédrales, qui méritent chacune l'intérêt, ce serait autre chose... à la marge !
Depuis ce matin, certaines personnes ont lu Le Figaro. Je les entends d'ici dire de l'archevêque que, finalement, il est aussi hum-hum que les autres. Les conservateurs (au sens large du terme, les professionnels, vous et moi) savent qu'ils n'auront pas un soutien de ce côté : ils se le tiennent pour dit. A la même d'installation, j'avais pourtant noté de beaux ornements et une vraie crosse, l'encensoir concentrationnaire avait été remisé. Cela s'annonçait bel et beau. Tu parles... Le curé, bi-ritualiste, dodeline à la télé devant Mme Hidalgo, mais a-t-il organisé une messe quotidienne traditionnelle ? Il y a des chapelains à la pelle pour les Portugais, les Anglais... Et on ne trouverait pas un prêtre pour une messe basse de St-Pie V dans une chapelle ? J'avais pensé que cette nomination annonçait cela.
Il sera bon aussi que d'autres farfelus, frappés du Sacré-Coeur et à l'accent belge une fois, n'aillent pas le soir prier à genoux sur un quai jouxtant la cathédrale, implorant NSJC de ne pas laisser faire l'archevêque... Cela ravirait les gens qui ne veulent pas que du bien à la cathédrale et à une conservation respectueuse des siècles.
Je comptais trouver en cet archevêque un "Lustigérien" de bon aloi (donc nul en esthétique liturgique, comme son défunt maître, et pas du tout tradi). Même pas. Mgr donne des gages et n'a pas du tout nommer un prêtre diocésain parmi les plus "classiques". Il y avait d'autres profils de jeunes prêtres docteurs en théologie, formés en Belgique ou à Rome, bi-ritualistes par ailleurs, qui auraient mieux fait l'affaire... Il y avait aussi le chanoine Norbert Hennique.
J'avais vu un excellent documentaire sur kto de l'artiste, déclaré athée, qui avait fait l'autel de la chapelle de l'archevêque à la demande de Lustiger. Le cardinal (que j'aimais bien) dialoguait avec le bonhomme... Or il y a des artistes catholiques de grande valeur. Je conseille d'admirer, à tous les sens du terme, le travail de N. C'est tellement plus chic d'embaucher un papou et bientôt un musulman, si possible clandestin... L'Eglise n'est pas fichue de se faire un réseau d'artistes catholiques, mince alors ! Et si possible catholiques tendance romaine, et non JOC ou MRJC.
Kto avait fait une émission sur Mgr Aupetit et l'art sacré (visible sur youtube).
Ce que demandera l'archevêque sera traité poliment par des gens polis et bien élevés.
Les présidentielles auront bientôt lieu. Je paierais cher pour en connaître l'issue (à mon avis tout aussi désespérantes que les précédentes).
Je pourrais vous citer des dizaines d'églises, souvent très classiques comme les chanoines réguliers de Champagne (les Victorins), qui ont passé commande à Goudji, qui n'est pas catholique. L'art contemporain catholique n'est pas à bannir par principe. Goudji offre même parfois son travail à Dieu ! Il y avait eu une belle exposition au château de Blois il y a quinze ans.
L'Etat a fait mille fois plus pour l'art sacré catholique en le conservant et en l'étudiant, que les commissions diocésaines... d'art sacré (du moins celles que je connais). Il y a des exceptions : celle du diocèse cher à Ewondo est dirigée par un curé de grande valeur et qui rétablit les grilles de communion, lui. Ce gaillard a beaucoup de mal à se remettre de la covid depuis le printemps (pour ceux qui persistent à en rire). Et les personnes compétentes pour sauver statues, bancs d'oeuvre, chaires, tableaux, bénitiers et autres chapiers sont chez les fonctionnaires, pas du tout dans l'Eglise.
Ce curé a, entre autres qualités, celle de dire m... aux laïcs qui l'exaspèrent, un peu comme dans les romans de Guareschi. Et c'est très bien ainsi.
Question très naïve : combien de diocèses ont-ils de laïcs indépendants (en dehors d'un architecte en retraite...) dans leur CDAS ? Et combien de catholiques adeptes de la messe de St-Pie V ? La moyenne d'âge ? Cela sent la cooptation à plein nez, et pas sur le critère de la compétence.
Question encore plus naïve : pourquoi la CDAS d'Orléans ne m'a jamais démarché ? Un empêcheur de tourner en rond et indépendant des Jeannine n'est pas souhaitable dans les salons feutrés de l'évêché (où rode la covid...). On sera sensible au fait que l'ancien patron de la CDAS, un curé, est en prison pour des affaires qui, ici chez certains, semblent devoir être oubliées quand le cardinal a dépassé les 80 ans...
L'Eglise est disqualifiée en France pour ce qui est de la conservation de son patrimoine, au sens large. J'y inclus aussi une grande partie de ses archives et des bibliothèques héritées des anciens grands séminaires. J'ai des photos accablantes prises dans les années 90, encore. Les communautés religieuses qui ferment sont aussi une calamité, souvent. Sans parler des antiquaires qui proposent des prix très bas pour des tableaux ou des meubles, dont le produit servira à payer le dentier d'une religieuse (je ne plaisante pas).
J'aimerais que les catholiques soient pris au sérieux, vous le savez. Je me tue à appeler de mes voeux une revue solide qui serait même ouverte aux conciliaires, mais qui, en toute objectivité scientifique, ferait le point sur un sujet en histoire de la liturgie et de son mobilier. Un peu comme Communio (avec plus de notes et des articles plus fouillés...) que nous avons tous reçus hier par la poste... (sur l'écologie... en espérant que cela ne parlera pas trop de François !).
J'ai cherché en vain la tombe de l'abbé Barbotin cet été dans le cimetière où il repose, à St-Servan. J'ai parlé aussi d'Acey que vous ne pouvez que connaître. La cathédrale de Besançon est très bien tenue, la Madeleine est d'un lugubre... La collégiale de Dole est très bien tenue aussi. Je crains un de ces jours qu'on vende le Mont-Roland faute de troupes... J'ai vu un plaisant ballet avec son seau derrière l'autel de la chapelle qui se trouve au nord de l'église. C'était d'un chic... J'ai la photo. Preuve du laisser-aller catholique n°2020-1526.
Si je savais incruster ici les images, je ferais partager à chacun les branches mortes et les cailloux déposés au pied de l'ancien maître-autel de la cathédrale d'Orléans, l'autel conciliaire et le trône fabriqués chez ikea, ... Il y a de quoi rire ou pleurer, selon l'heure de la journée. C'est l'Etat qui récemment a investi dans la restauration dans les quatre bénitiers en marbre (dont tout le monde se moque et qui ne reçoivent plus d'eau à présent), qui a rénové les fonts et son plancher, mis des lumières pour mettre en valeur les tableaux des chapelles, remis en ordre le dais avec ses plumes d'autruche, décrassé la poussière des autels des transepts totalement abandonnés, lustré les confessionnaux tout aussi abandonnés, restauré des tableaux dans la sacristie (dont un Zurbaran magnifique !) avant bientôt de s'attaquer au trésor, etc
Le musée des beaux-arts voudrait le Zurbaran : les MH disent non ! Le lieu de conservation doit rester la sacristie, pour le seul regard (blasé ?) de M. le curé ou de Mgr revêtant leurs atours.
Pendant ce temps, la cathédrale est morte et la paroisse a organisé une expo lamentable sur Jeanne à travers livres et BD à travers les âges, sur des cimaises immondes et branlantes. Le panneau des annonces des messes a été remis en ordre (sans citer la messe traditionnelle), car il fut un temps où c'était aussi laid qu'ailleurs.