Même si comme vous je trouve assez sophistique ou contourné le rattachement de Robespierre à un "libéralisme égalitaire", il me semble, lorsque l'on parle des conventionnels montagnards de 1793-1794, que se pose le problème de la distorsion entre leurs conceptions politiques, économiques et sociales, et la politique menée dans un contexte de guerre et de pression sans-culotte. L'emprunt forcé sur les riches est adopté pour apaiser les sans-culottes alors que la Convention vient de faire arrêter Roux et les chefs enragés. La loi du maximum général, qui s'oppose aux vues économiques des députés, est adoptée fin septembre 1793 quelques semaines après l'invasion de la Convention par les sans-culottes le 5 septembre.
De fait, une timide amorce de libéralisation de la vie économique se produit quelques mois avant Thermidor, dès le moment où le gouvernement révolutionnaire a fermement consolidé son autorité face aux radicaux parisiens.
Les conventionnels, et Robespierre avec eux, naviguent à vue, au gré des circonstances et des occasions : sur ce point J.-C. Martin a en grande partie raison me semble-t-il (il reste que, contrairement aux continuateurs d'Albert Mathiez, je ne vois pas en quoi cela les absout en quoi que ce soit de l'énormité de leurs crimes).
Peregrinus
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