belle dépêche mettant en avant son christianisme ; où l'on apprend qu'un prêtre a été à l'origine de sa vocation ; on y apprend même qu'il a été plusieurs fois baptisé apparemment
A part ça, au vu de la photo, était-il le père du Pr Raoult ? Non, comme ça ...
Mort de Michael Lonsdale, le plus mystique des acteurs, à 89 ans
DISPARITION - L'acteur français est décédé le 21 septembre. Sa présence hiératique et sa diction sans effet lui ont permis de camper avec la même justesse des personnages aussi différents qu'un criminel sadique dans James Bond ou un moine cistercien dans Des hommes et des dieux.
Par Bertrand Guyard
Il était de ces comédiens dont la présence, sans ostentation forcée, est inoubliable. Michael Lonsdale n'est plus. L'acteur français, d'origine britannique, est mort le 21 septembre 2020 à l'âge de 89 ans, à son domicile, à Paris, a précisé son agent Olivier Loiseau à l'AFP. Au cinéma, il a joué dans plus de cent films des personnages aussi différents que le pervers psychopathe Drax dans James Bond - Moonraker, le supérieur de l'abbaye dans Le Nom de la rose et plus récemment un moine cistercien dans Des hommes et des dieux.
Michael Edward Lonsdale-Crouch est né à Paris le 24 mai 1931. Sa mère était française et son père un officier anglais. Après avoir vécu en Grande-Bretagne, sa famille s'installe en 1939 au Maroc. Il y passera toute la Seconde Guerre mondiale. Sa passion pour la comédie naît à son retour en France en 1947. Il se destinait à la peinture, mais une rencontre avec un prêtre a changé son destin. «J'aimais les comédiens et le cinéma, mais je ne m'imaginais pas acteur. J'étais d'une grande timidité. Par une amie de mes parents qui m'emmenait à la messe, j'ai rencontré un père dominicain qui m'a dit ce que je voulais entendre», confiait-il à Armelle Héliot en 2015. Encouragé par Roger Blin, il suit les cours de théâtre de Tania Balachova. Il croisera alors Delphine Seyrig, Laurent Terzieff, Bernard Fresson, Stéphane Audran et Jean-Louis Trintignant.
Très vite, il se fait remarquer au théâtre et au cinéma. Sur les planches, il travaille dès 1955 sous la direction de Raymond Rouleau dans une pièce de Clifford Odets, Pour le meilleur et pour le pire. La liste des metteurs en scène de renom qui emploieront sa présence hiératique sur scène ne laisse d'être impressionnante: Laurent Terzieff, Pierre Dux, Jean-Marie Serreau, Claude Régy...
Face à la caméra, on le retrouve en 1962 dans Le Procès, adaptation du roman de Franz Kafka par Orson Welles. À l'affiche : Anthony Perkins, Romy Schneider, Jeanne Moreau, Elsa Martinelli, Madeleine Robinson, Fernand Ledoux... Un demi-siècle avant Des hommes et des dieux, qui lui vaudra un César, Michael Lonsdale joue déjà un prêtre. Un signe qui ne peut être dû au hasard pour cet homme qui a tenu, à 22 ans, à recevoir les sacrements du baptême.
Michael Lonsdale a mené une carrière extrêmement riche, au théâtre et au cinéma. Sur le grand écran, il a joué dans quelque 200 films, aussi bien expérimentaux que populaires.
Un César pour Des hommes et des dieux
Après quelques rôles où il fourbit ses armes (notamment dans quelques films de l'inclassable Jean-Pierre Mocky comme Snobs! en 1961, La Bourse et la Vie en 1965, Les Compagnons de la marguerite en 1967), François Truffaut lui donne deux fois de très beaux rôles : dans La Mariée était en noir 1967, puis Baisers volés en 1968.
Sa carrière est lancée et l'acteur va laisser libre cours à son éclectisme, à un tempérament animé par une belle curiosité intellectuelle. On le retrouve en 1974 dans Galileo de Joseph Losey, en 1976 dans Bartleby de Maurice Ronet. L'appétit de jeu de Lonsdale est insatiable. Désormais il est l'acteur, ennemi du superfétatoire, qui peut assumer tous les rôles avec la même sobriété.
Dans cette formidable filmographie (plus de 130 films), on découvre également quelques superproductions qui ont ouvert leurs portes à ce comédien aussi profond que mystérieux. Comment oublier le hiératisme de son abbé dans Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud face à Sean Connery ? Cette majesté parfois glaciale, lui vaut d'aussi de devenir un ignoble rival de James Bond. Dans Moonraker, il est Hugo Drax, un criminel mégalomane digne des pires ordures de la série des 007. Tel était Michael Lonsdale, un saltimbanque comme Louis Jouvet, comme Michel Bouquet, ne craignant pas de jouer les contre-emplois, économe de ses effets, et pourtant toujours inoubliable.
Avec Jeanne Moreau, dans Bien joué, de Sandrine Veysset en 2008. Le destin s'écrit parfois très bien pour les grands comédiens. C'est pour son rôle d'homme de foi dans Des hommes et des dieux qu'il aura été le plus récompensé en 2011, à la fin de sa carrière : le César du meilleur second rôle, le Globe de cristal du meilleur acteur, le prix Lumière, le prix Henri-Langlois. Michael Lonsdale trouvait là un aboutissement commencé un demi-siècle plus tôt par des enregistrements de la Passion selon saint Matthieu sous la direction de Raymond Rouleau.
https://www.lefigaro.fr/cinema/mort-de-michael-lonsdale-l-impassible-talent-20200921