in Quarante chapitres sur la sobriété de Philothée le sinaïte (héritier de St Jean Climaque
La sobriété purifie la conscience et la fait briller. Ainsi purifiée, la conscience expulse toutes les ténêbres de son sein ; on dirait une lumière qui éclate tout à coup quand on retire le voile qui la dérobait ... Celui qui a goûté à cette lumière désirée du Christ m'entend. Cette lumière une fois goûtée torture désormais de plus en plus l'âme d'une faim véritable : l'âme mange sans jamais se rassasier : plus elle mange et plus elle a faim. Cette lumière qui attire l'esprit comme le soleil attire l'oeil, cette lumière elle-même inexprimable et pourtant se fait explicable, non pas en paroles, mais dans l'expérience de celui qui en jouit - ou plus exactement est blessé par elle - cette lumière m'impose le silence.
Petites germinations :
Qui est pur, rayonne. Qui est purifié n'est par Dieu, qui permet ce rayonnement visible.
Quand on retire le voile = quand on ré-vèle, dé-voile, voit enfin clair, à découvert.
La lumière attire comme le soleil, que pourtant on ne peut regarder : cf le mythe de la caverne quand on en sort.
Alors, voir ? Voir les choses éclairées, les évènements dévoilés, et en lire le sens où Dieu rayonne à travers eux.
Celui qui voit ne sait pas transmettre, donner à voir, c'est indicible, et pourtant ceux qui voient le rayonnement du coeur qui a vu est éclairé, et cherche lui aussi cette lumière une fois vue, maintenant désirée pour s'y abreuver de nouveau, s'en nourrir sans satiété.
Le jeûne qui nettoie, débarrasse les crasses, libère la lumière.
Il allège, il permet au souffle de Dieu de soulever l'oiseau qui en nous renaît à la lumière, ce n'est pas anodin que le Carême se déploie au printemps.
Merci à qui m'a signalé "L'oeil du Coeur" d'Elizabeth Behr-Sigel il y a peu.
Glycéra