L'orientation de l'autel est pourtant une constante dans la forme extraordinaire alors qu’elle n'est qu'une rarissime exception dans la forme ordinaire (0,0001% des messes de l’Église universelle !). S'abstraire de ce fait, c'est parler d'une liturgie pratiquée pour une infime poignée de privilégiés, au demeurant fort respectables...
Vous dites auparavant :
Je suis, comme vous, opposé à la communion dans la main.
Je suis, comme vous, partisan de l'orientation de l'autel.
Je suis bien d'accord avec vous, mais vous ajoutez :
Cela ne m'empêche pas d'utiliser la forme ordinaire du missel romain.
Pour moi, au contraire, ce sont des obstacles majeurs – surtout la communion dans la main, inadmissible, intolérable, insupportable, qui, que vous le vouliez ou non, est maintenant indissolublement liée à la praxis du nouvel ordo ; je note d'ailleurs que vous vous retranchez derrière un missel pour évacuer l’objection de la mutation théologique que je soulève à propos de cet usage – qui me font fuir la forme ordinaire (sauf quand je ne peux pas faire autrement, comme dans certains diocèses où la messe tridentine est bannie par un épiscope dictateur).
Mais mon opposition irréductible et absolue à ces usages (qui, faut-il le rappeler, ne se rencontrent jamais dans la forme extraordinaire) m'est possible sans doute parce que je n'ai pas à complaire à une certaine hiérarchie ecclésiastique qui, depuis plus de 50 ans, utilise l'abus de pouvoir en la matière pour asseoir son (semblant d')autorité.
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Ainsi tout bon arbre porte de bons fruits, et tout arbre mauvais de mauvais fruits." (Mt 7,16). Jamais cette parole du Christ n'aura trouvé plus juste application qu'à notre époque (et pas seulement pour les "innovations" liturgiques) : elle est depuis plus d'un demi-siècle ma boussole à moi dans le désordre et la nuit de l’Église post-concilaire.