un peu quand même !
Je ne conteste d'ailleurs pas ce que vous dites, mais vous m'interprétez mal.
Je reconnais que la comparaison avec les Borgia était certainement mal choisie, l'objectif n'était pas de faire le pont avec les guerres de religion et la réforme tridentine.
Il était de constater simplement que, malgré cette période, nous en sommes sortis. Pour un catholique de base comme moi (et je ne vous classe pas dans cette catégorie), les déceptions et les contrariétés s'accumulent, mais qu'y pouvons-nous ?
A part la prière (ce qui est déjà beaucoup), pas grand chose, nous ne sommes ni théologiens, ni prêtres. On ne peut pas régler certaines affaires à la place du clergé lui-même. C'est aux prêtres diocésains, à défaut de la CEF en France, de s'organiser pour remettre de l'ordre dans les paroles, dans les actes, dans la liturgie, dans la doctrine et dans la théologie.
On ne peut pas sans cesse s'indigner de tout, au risque de tomber malade. Surtout s'il faut plusieurs siècles pour régler la situation. Nous sommes en quelque sorte condamnés à prendre de la distance avec ces affaires et ces querelles intestines, à être stoïques et regarder ces choses passer sans les laisser nous affecter.
Et d'ailleurs toutes ces affaires, ces aléas du monde, ne changent pas une brindille de la Foi catholique. Je ne vois pas pourquoi nous nous laisserions envahir l'esprit par ces choses, qui, si la presse n'existait pas, ne seraient même pas portées à notre connaissance.
En parlant de stoïcisme, cela me rappelle l'histoire du sage Stilbon, qui était narrée par Sénèque dans une de ces lettres à Lucilius. Démétrios Polyorcète, un roi de Macédoine si mes souvenirs sont bons, prit la ville de Mégare et la réduit en cendres. Il voit passer Stilbon heureux, lui qui avait pourtant tout perdu (ses biens, sa femme et ses enfants), et lui demanda quelles ont été ses pertes. Stilbon répondit (je me souviens encore de cette formule marquante !) : "Omnia mea mecum sunt." Tous [mes biens] sont avec moi !
Je me dis qu'il faudrait être comme Stilbon : quand bien même l'Eglise serait en cendres - ce qui n'est pas le cas - porter son baptême et sa foi à travers la vie et les turpitudes de ce monde n'est-il pas finalement l'essentiel ?
Alors oui la situation est inquiétante, oui la liturgie est en décadence, oui des théologiens catholiques ne le sont plus, oui des prêtres commettent des crimes, oui des évêques sont défaillants, mais il faut bien continuer à avancer.
Si en revanche un groupe du même genre que le Coetus Internationalis Patrum devait se constituer et donnait des consignes, là enfin les catholiques pourraient agir, soutenir. Mais pour l'instant tout est très diffus et éclaté. En attendant, on a beau critiquer un Mgr Ribadeau-Dumas pour ses propos, aucun des "bons" évêques ne semble avoir soulevé un sourcil ou lui avoir demandé une rectification ou une clarification. Nous sommes donc encore bien loin du compte ! Le laisser-aller et le laisser-faire sont devenus la norme chez nos pasteurs pour lesquels la mondanité et la civilité priment sur la défense de l'intégrité de l'enseignement de l'Eglise.
En attendant mieux, on va continuer à demander les interventions de Saint Michel, il est plus efficace que les hommes.
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