Toujours est-il que, pour curieuses et régressives par rapport à l'offertoire romain que soient ces prières, je ne vois pas en quoi elles feraient absolument obstacle à ce qu'un prêtre voulant faire ce que fait l'Eglise consacre validement les saintes espèces.
Il n'y a pas que ça, pris isolément : nous avons ici, dans le NOM, tout un tout, toute une
significatio ex adiunctis, selon l'argumentation d'
Apostolicae curae pour les ordres anglicans (mais ce principe s'applique à tout sacrement), qui nous fait dire que ce rite est issu d'une volonté générale et affichée (le P. Bugnini le dit clairement) d'opposition, et en partie de négation, comme en témoignent les textes du NOM (et comme nous le savons sans équivoque par la suite de ce qui se passe dans presque toutes les paroisses conciliaires :
a fructibus cognoscetis eos), de ce qui existait avant (sinon : pourquoi changer ?), notamment de la théologie du sacrement telle que le Concile de Trente l'a exprimée définitivement (le
Breve esame le rappelle), et donc que ce rite, pris dans son ensemble, ne véhicule pas l'intention de faire ce que fait l'Église, non-obstant une éventuelle intention droite chez le célébrant.
Car pareille éventuelle intention droite ne prévaut jamais contre une intention contraire exprimée dans le texte, si le célébrant ne la change pas en changeant l'énoncé du texte*, tout comme une intention interne contraire
à la foi de l'Église, un manque de foi dans le chef du célébrant hérétique ou apostat, ne prévaut jamais contre le texte qui exprime fidèlement cette foi, tant que ce texte est utilisé comme le fait l'Église, et que par conséquent l'
intention de faire ce que fait l'Église est ainsi sauvegardée.
Mais ce n'est donc pas le cas avec le NOM,
prout jacet.
* Je connais un prêtre NOM, validement ordonné, qui utilise (tacitement en latin) l'ancien offertoire et (
elata voce en allemand) le Canon romain (Prex eucharistica nr. 1), non mutilé, dans le contexte d'une célébration NOM. C'est bien entendu gravement irrégulier, mais probablement tout juste valide.
Je lui aurais dit, par tutiorisme, de ne jamais consacrer un ciboire et de le laisser à ses vicaires.