Donc les intérêts des enfants, aux dires de la doctrine de l'Eglise, l'emportent toujours sur tout le reste. C'est au nom de ce principe évangélique que le magistère déclare l'avortement péché mortel avec excommunication latae sententiae et juge négativement la contraception artificielle. Parmi ces intérêts, disais-je, outre les moyens d'existence, il y a le droit d'être correctement éduqués par leurs père et mère, quelque soit leur statut.
Non, ce n’est pas au nom de ce principe que « le magistère déclare l'avortement péché mortel », c’est parce que c’est un assassinat.
Au contraire, l’avortement
indirect, non voulu comme fin ou moyen, est licite pour sauver la vie de la mère, ce qui contredit votre principe. Si la vie de la mère exige un traitement qui indirectement, tuera l’enfant, mais que cet homicide n’est ni une fin ni un moyen du traitement, j’ai toujours lu que c’était licite. Les femmes qui se sacrifient ainsi pour leurs enfants sont bien sûr extrêmement méritantes et héroïques, mais la justice ne saurait exiger cette charité extrême sous peine de péché mortel ou d’excommunication.
Ensuite, je ne vois pas bien encore ce que vient faire ce principe dans le caractère illicite de la contraception comme moyen de régulation des naissances.
Il me semblerait, encore, au contraire, qu’au nom du « droit [des enfants] d'être correctement éduqués par leurs père et mère », ce serait une circonstance aggravante, et non atténuante, de ne pas utiliser des moyens de contraceptions naturels ou artificiels dans le cadre d’une relation adultérine ou hors-mariage.
Enfin, mais je suis moins sûr, ce principe que « les intérêts des enfants […] l'emportent toujours sur tout le reste » est relatif à la faiblesse des enfants et aux soins qu’ils exigent, aux droits qu’ils ont. Qui ne devraient théoriquement pas s’opposer aux droits des époux, soit dit en passant.