La messe sèche (Missa sica) consistait dans les prières de la messe sans la partie essentielle (sans l’offertoire, la consécration et la communion). C’était une dévotion pratiquée lors d’occasions où la messe ne pouvait pas être célébrée, par exemple lors d’un mariage ou d’un enterrement durant l’après-midi.
Dans certains monastères la règle était pour chaque moine, après la messe conventuelle de dire une messe sèche dans sa cellule.
Guy de Mont Rocher dans son Manipulus Curatorum (vers 1333) est connu pour avoir introduit la messe sèche. Ou plutôt l’avoir popularisée. Sa forme contient l’abominable superstition consistant à élever des reliques au lieu du Saint Sacrement.
Une Missa nautica était une messe sèche célébrée en mer où le tangage du bateau rendait la célébration d’une messe dangereuse ou impossible. Il est dit que St Louis, roi de France (1226-1270) lors de son retour de croisade conservait le Saint Sacrement sur le bateau ; chaque jour l’office divin et la messe sans le canon étaient célébrés.
Une messe de chasseur (Missa venatoria) était une messe sèche célébrée en hâte pour des chasseurs.
Durandus (+ 1296) décrit et approuve la messe sèche ; le Cardinal Bona (+1674) écrivait : “Maintenant, je pense, qu’elle est partout abolie et interdite par le zèle des évêques”. Mais les chartreux ont conservé un Nudum Officium qui n’est autre qu’une messe sèche. Cette cérémonie était contenue dans leur livre d’office (dans l’office de la BVM, après prime) au moins jusqu’au XVIIIème siècle.
Milan a une sorte de messe sèche le Vendredi Saint (pas une messe des Présanctifiés) et le Samedi Saint.
Jusqu’au milieu du XIXème siècle, la procession des Rogations à Milan comportait une Station avec la messe des catéchumènes dans 12 églises différentes de la ville.
Burchard dans son Ordo Missae (Rome, 1502) décrit la forme romaine de la Missa sicca. Les pires abus furent ceux des double et triple messes (Missae bifaciatae ou trifaciatae) où le célébrant disait plusieurs fois la messe du début jusqu’à la préface, puis y ajoutait une seule fois le Canon. Cela afin de satisfaire plusieurs intentions de messe en un seul jour. C'était une pure malhonnêteté ainsi qu’une monstruosité liturgique puisque en réalité une seule messe était vraiment célébrée.
The Mass: a study of the Roman liturgy de l’abbé Adrian Fortescue, p. 192-193
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