1 concordat de 1801 :
Pour évaluer le bilan du concordat il faut comparer ce qui est comparable. Il faut comparer la situation concordataire avec la période qui a immédiatement précédé, la révolution. Gardons aussi en mémoire l’avis du pape st Pie X. relisons son encyclique « vehementer » et voyons avec quelle véhémence il dénonce et condamne l’abrogation du concordat. D’ailleurs depuis cette abrogation la situation de l’Église catholique n’a cessé se détériorer
2 Ralliement de 1892 :
Là en revanche, les inconvénients l’emportent de beaucoup sur les avantages (si tant est qu’il y en ait), mais c’est normal puisqu’il n’y a eu aucune négociation avec le pouvoir politique français et donc aucune contrepartie exigée (et donc encore moins obtenue) à ce ralliement. L’exemple ne saurait donc en rien s’appliquer à la situation actuelle de la FSSPX qui depuis des années négocie pied à pied avec Rome allant jusqu’à rompre les négociations lorsque les exigences romaines sont inacceptables.
Ou si on voulait à toute force tirer un enseignement pour aujourd’hui de ce fait historique, il devrait se faire dans l’autre sens : L’une des possibilités évoquées pour une paix possible serait une reconnaissance unilatérale de la FSSPX par Rome (sans exiger rien en contrepartie). Cela ne devrait profiter qu’à la FSSPX de la même façon que le ralliement unilatéral et sans contrepartie de Rome à la République n’a profité qu’à celle-ci en 1892.
3 Les « ralliés » de 1988 :
Il n’y a pas que le Barroux ! Il y a eu aussi et d’abord la Fraternité saint Pierre ! Or paradoxalement, celle-ci a été globalement bien plus fidèle (il y a juste eu des défections individuelles, mais la FSSPX en a eu aussi) que le Barroux. « Paradoxalement » car le grand argument de Dom Gérard pour justifier son ralliement était justement qu’une congrégation religieuse était mieux armée pour résister aux pressions romaines que des prêtres séculiers, ce qui est vrai !
Que s’est-il donc passé ? Les prêtres de la FSSPX qui ont fondé la fraternité Saint Pierre étaient persuadés qu’il n’y avait pas de cas de nécessité et donc que les sacres n’étaient pas légitimes, limite schismatiques et donc qu’ils ne pouvaient sans péché grave rester dans la FSSPX. Ils n’avaient pas d’autre choix. Certes, ils se trompaient en croyant qu’il n’y avait pas nécessité, mais outre que cette erreur ne porte pas sur une question de foi, du fait de cette erreur, ils auraient effectivement péché s’ils avaient passé outre. Dom Gérard, lui savait que les sacres étaient légitimes, il y fut même présent, il connaissait les risques d’un accord avec Rome, mais passa outre, la dérive était donc inéluctable.
Quand Dieu nous commande de prendre un risque apparemment insurmontable, il donne aussi la grâce permettant de le surmonter alors que celle-ci ne nous est jamais acquise si nous prenons ce même risque de notre propre initiative (ce qui est très exactement tenter Dieu).
Appliquons tout cela à la situation actuelle de la FSSPX :
Rappelons-nous l’unique argument invoqué par Mgr Felay pour justifier les négociations avec Rome de 2011-2012 : « Nous ne sommes pas demandeurs, ce fut une initiative de Rome, une volonté explicite du pape » Nous sommes exactement dans un cas obligatoire. Il en est d’ailleurs exactement de même de l’éventualité aujourd’hui envisagée d’une reconnaissance unilatérale.
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