Bonjour et merci, jejomau.
Je suis sensible à l'argument selon lequel le temps joue contre la FSSPX pour une raison plus "doctrinale", que je résume en quelques mots.
1. Sauf erreur de ma part, du point de vue de la FSSPX, le Concile Vatican II, en ce qu'il a de spécifique, est illégitime, notamment et surtout parce que ce qu'il a de spécifique s'oppose au Magistère antérieur.
2. Mais plus le temps va passer
- et plus il sera difficile de faire connaître, de faire comprendre, aux jeunes générations, au moins une partie du Magistère pontifical antérieur au Concile,
- ou plus il sera difficile de discerner ce qu'un Pie XI et un Pie XII auraient dit, ou auraient fait, face à telle réalité, ou dans telle situation, dont ils n'ont pas eu connaissance, avant 1959.
3. J'ai déjà eu l'occasion de formuler ce qui précède, sur le FC, il y a quelques années, et un liseur m'a répondu, à peu près, qu'il suffisait de recourir à des raisonnements par analogie, pour pouvoir discerner ce qu'un Pie XI, ce qu'un Pie XII, aurait vraisemblablement dit ou fait, dans les circonstances actuelles relatives à l'Eglise ou au monde.
4. Quand bien même ce serait vrai, la question qui se pose alors est celle de savoir, non seulement sur quelles bases intellectuelles, mais aussi dans quel cadre institutionnel, pourraient être tenus de tels raisonnements par analogie, propices à un discernement de positions passées, en vue de leur adaptation au moment présent, et susceptibles de déboucher sur des prises de position à caractère "presque" magistériel.
5. Je ne dispose évidemment pas de "LA" réponse au problème principal qui est celui de la FSSPX, mais je crois que le problème "doctrinal" que je viens de rappeler ne peut que s'aggraver, de décennie en décennie.
6. La prise d'appui "fixiste" sur un Magistère pontifical "clos depuis la mort du dernier"...Souverain pontife absolu, à savoir Pie XII, a ses vertus, mais elle a aussi ses limites, en outre il semble bien
- qu'elle n'ait pas empêché, hier, de faire preuve d'intransigeance en direction de Jean-Paul II et, dans une moindre mesure, de Benoît XVI,
mais
- qu'elle n'empêche pas, aujourd'hui, de réfléchir à voix haute sur l'opportunité et la possibilité de trouver un accord avec le Pape François,
alors que certains aspects novateurs du positionnement de celui-ci semblent vraiment infiniment plus contestables que les aspects les plus novateurs du positionnement de ses prédécesseurs.
Encore une fois, je n'ai pas de réponse au problème que je soulève, et il est tout à fait possible que je le soulève en des termes non satisfaisants, mais je ne suis pas sûr que ce problème soit négligeable.
Bonne journée.
Scrutator.