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L’énorme différence, c’est que le Siège apostolique comme les diocèses sont de constitution divine et que le lien qui nous relie à eux se situe à des années lumière de la simple hiérarchie politique.
Je pense que c'est à partir de là que nous achoppons. Je ne nie pas la constitution divine de l'Eglise bien sûr ni le lien particulier dont vous parlez avec la hiérarchie. Mais celle-ci est aussi faîte d'hommes et force est de constater qu'elle est aujourd'hui occupée jusqu'à son sommet par des hommes acquis aux idées de la révolution conciliaire. Par quel mystère ? Mystère d'iniquité disait aussi l'évêque que vous citez.
Ce constat rend la comparaison valable avec les trois cas étudiés, avec ses limites bien sûr, en ce sens que j'essaie de m'attacher par trois fois à étudier le bilan d'une "paix pratique" avec la révolution qu'elle soit politique ou religieuse.
que nous recherchions un séparatisme décomplexé en refusant en globalité tout ce que les supérieurs émettent, de bon comme de mauvais
Ce n'est pas du tout ce que je défends (cf le post de réponse à un autre intervenant plus haut.)
Bien d'accord là-dessus il faut encourager ce qui se fait de bon dans l'Eglise aujourd'hui et lutter contre ce qui est mauvais, la FSSPX doit être comme un aiguillon, ce qu'elle a été jusqu'à maintenant et ce qui a d'ailleurs puissamment aidé aux victoires dont vous parlez. Cela peut se faire sans statut canonique, comme aujourd'hui, malgré les difficultés. Certes, nous sommes moins au "contact" mais cette barrière est aussi salutaire précisément pour éviter les conséquences prévisibles d'un ralliement, dont j'ai suffisamment parlé.
Position délicate, mais qui est à la fois le meilleur gage de sauvegarde du dépôt doctrinal tout en évitant la dérive Petite Eglise dont vous parlez (sur la forme car sur le fond il y aura toujours la différence fondamentale dont j'ai parlé plus haut ; la petite Eglise ne s'est pas rebellée pour des problèmes doctrinaux mais disciplinaires). Jusqu'à maintenant il me semble que la FFSPX a assez bien su maintenir le cap en évitant les deux écueils.
Vous m'accusez de juger : entendons-nous pas question de juger sans connaître quelqu'un bien sûr et je peux concevoir que ces motivations obscures soient absentes chez certains. A chacun de juger. Bravo si vous n'êtes pas concerné. En ce qui me concerne c'est juste ma petite expérience qui parle. Qu'importe les déclarations de façade, mon but est juste de susciter une réflexion toute personnelle chez certains lecteurs qui ne seront certainement pas ceux qui interviendront ici. En ce qui me concerne en tout cas le ralliement m'a toujours paru beaucoup plus facile que la position actuelle de la FSSPX.
Je ne nie pas pour autant la tentation inverse. Les deux sont d'ailleurs liées car le climat étouffant créé par une dérive sectaire opère souvent des virages à 180 degrés.Mais je ne pense pas que cette tentation soit le principal danger que courent la FSSPX ni la majorité des fidèles actuellement (je dis bien la majorité pas tous). Tant que la FSSSPX maintiendra le cap, en refusant à la fois la compromission d'une paix canonique sans ignorer non plus ce qui se fait dans l'Eglise, ce danger ne pourra concerner qu'une minorité. Cela par des initiatives au sommet comme des discussions doctrinales mais aussi par le biais d'initiatives commme la lettre aux frères prêtres, ou encore au niveau des prieurés lors de pélerinages par exemple ou par des contacts locaux avec curés paroissiaux et fidèles toujours menés avec une saine prudence comme aujourd'hui. Pour survivre la FSSPX est de toute façon condamnée à s'ouvrir, non par la compromission, mais dans un sens apostolique.
Vous pensez la situation actuelle radicalement différente d'il y a dix ans grâce notamment au pontificat précédent. Discutable : certes quelques relatives victoires ; une leveée des excommunications loin du retrait attendu, messe st Pie V permise universellement de jure et à certaines conditions mais de facto vous savez ce qu'il en est dans la très grande majorité des cas. Des cardinaux qui élèvent (bien timidement la voix) : mais ce n'est pas contre Vatican II, qu'ils défendent ardemment au contraire, c'est seulement contre les dérives supplémentaires du pontificat actuel. En revanche des intiatives de Benoît XVI tout aussi scandaleuses que son prédécesseur dans beaucoup de domaines ( par exemple participation à des rites non catholiques dont vous vous offusquâtes ici-même). Et puis l'élection de François I...
Mais plus fondamentalement, tant que les idées de la révolution conciliaire resteront au sommet de l'Eglise, je pense que la situation n'aura rien de fondamentalement changée, au point de permettre sans crainte une paix canonique véritable car représentant la paix doctrinale.
Pour le reste, n'oublions quand même pas que jusqu'à nouvel ordre nous restons dans la même mouvance... Je vous souhaite un bon pélerinage de Pentecôte auquel je ne pourrai malheureusement être.