L'abbé Loiseau évoque l'attitude de la FSSPX à l'égard de Mgr Williamson :
On annonce une tournée de confirmations en France par Mgr Williamson. Quelle autorité suprême pourrait interdire à l' évêque rebelle d 'être reçu dans les chapelles ?
Effectivement, au nom de quel principe pourrait-on condamner ces confirmations ? Mgr Williamson n'est ni plus, ni moins, suspens a divinis que ces troix ex-collègues.
Tout cela peut nous conduire à réfléchir sur la postérité épiscopale de Mgr Willamson et les dilemmes qu'une telle postérité poserait à la FSSPX.
Mgr Williamson se résoudra-t-il un jour à consacrer un évêque ?
S'il ne l'a pas encore fait, c'est essentiellement en raison de ses lubies apocalyptiques : nous vivons la répétition générale de la crise antéchristique ; d'ici peu le Coeur Immaculé de Marie triomphera, la Russie sera consacrée et se convertira, puis une période de paix de quelques années sera accordée à l'Eglise, et viendra très rapidement le règne de l'antéchrist "que les plus jeunes d'entre nous verrons très probablement" (dixit Mgr W. lors d'une retraite prêchée en 1988) "et, 42 mois plus tard, Notre-Seigneur reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts".
On comprend que si Mgr Williamson est convaincu d'un tel scénario, il ne voie pas l'utilité de consacrer un évêque...
Mais tout le monde ne voit pas les choses ainsi parmi les prêtres qui se sont regroupés sous sa houlette et la pression augmente pour qu'il se donne une postérité. A mon avis, après s'être laissé tirer l'oreille pendant quelque temps, Mgr Williamson finira par s'y résoudre, et là surgira un nouveau problème de taille pour la FSSPX.
La FSSPX considèrera-t-elle Mgr Williamson et sa postérité épiscopale comme excommuniés ?
Logiquement, ils ne le devraient pas puisque Mgr Williamson utilisera le même prétexte que Mgr Lefebvre pour procéder à cette cérémonie : l'invocation d'un état de nécessité.
Certes la FSSPX pourra avancer que cet état de nécessité n'existe pas puisque la Fraternité est là avec ses trois évêques. Mais Mgr Williamson et ses disciples étant subjectivement convaincus que la FSSPX a prévariqué, dans la logique de l'"état de nécessité", leur acte s'en trouverait donc justifié (une simple erreur de jugement de leur part ne pourrait pas changer la nature de cette consécration).
Un tel scénario mettrait donc en évidence la faiblesse intrinséque de la position de la FSSPX : ultimement, tout repose sur le jugement subjectif que ses supérieurs exercent à l'égard du pape. Jugement que l'on qualifie de "constat" pour éviter la saveur très protestante d'une telle attitude (mais c'était aussi la position des réformateurs qui prétendaient "constater" et non pas "juger" que Rome s'était éloignée de la Tradition apostolique).
La question ultime que poserait des consécrations épiscopales réalisées par Mgr Williamson serait donc : "Pourquoi le jugement-constat de Mgr Williamson aurait moins de valeur que celui posé par Mgr Lefebvre en 1988 ?"
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