Bonjour et merci, jejomau.
1. Le continuisme, inspiré par l'herméneutique bénédictine, est-il
- plutôt un facteur de compréhension englobante, générale, de l'avant-Concile, du Concile, de l'après-Concile,
ou
- plutôt une instance de légitimation du fondement, notamment théologique, et du contenu, magistériel adogmatique, de l'inspiration et de l'orientation pastorales, id est plutôt consensuelles, du Concile ?
Il me semble qu'il s'agit là d'une première question préalable qu'il convient de se poser.
2. Il est tout à fait possible de dire en quoi le Concile comporte des éléments porteurs de Tradition, et de dire en quoi ces éléments porteurs de Tradition ont été mis en présence ou mis au service d'une inspiration et d'une orientation "pastorales" placées, elles, sous le signe du Renouveau ; mais est-il possible de le faire tout en adhérant docilement au continuisme, à l'herméneutique bénédictine, vis-à-vis du Concile ?
Il me semble qu'il s'agit là d'une deuxième question préalable qu'il convient de se poser.
3. Sans doute les constitutions, déclarations, encycliques, exhortations "pastorales", annonciatrices de GS, DH, NA, n'ont-elles pas manqué, au Concile de Trente et à Vatican I, ou dans le Magistère pontifical antérieur à Vatican II, ce qui donne un argument convaincant, décisif, aux continuistes de stricte observance...
4. Je parlerai plus volontiers
- de renouveau prioritaire sans continuité obsessionnelle, ou, en tout cas, de renouveau dans la "dyscontinuité", dans une continuité qui, notamment au contact de ce renouveau, mais aussi au contact d'un environnement extérieur plus influent et moins accueillant, s'est révélé à tout le moins dysfonctionnelle ;
- de renouveau dans la disproportion : les circonstances m'ont amené à me consacrer plus particulièrement au Magistère relatif au dialogue interreligieux et à la théologie du pluralisme religieux ; il y a eu, incontestablement, renouveau du discours, dans la disproportion du thème, sans doute pas sous Paul VI, mais certainement sous Jean-Paul II, qualitativement, dès 1979, et, quantitativement, à partir de 1986.
5. Or, Jean-Paul II a "souvent" pris soin de rattacher ce renouveau dans la disproportion au Concile en général, à GS, DH, NA, en particulier, pour conférer un maximum d'autorité et de continuité à ce renouveau du discours dans la disproportion du thème.
6. S'ils avaient voulu utiliser davantage Vatican II comme un repère, sinon comme un repaire, face à une ambiance extra-ecclésiale et intra-ecclésiale peu propice à la réception sereine d'un corpus aussi subtil, "peut-être" les papes de l'après-Concile, à commencer par Paul VI, auraient-ils dû davantage insister sur DV et sur LG, id est sur les deux seules constitutions "dogmatiques" du Concile Vatican II, au lieu de (sembler) prendre appui, avant tout ou seulement, sur les textes du Concile les plus porteurs de réalités ou de virtualités rénovatrices.
7. Tout de même, quelle remarque que celle-ci : "la situation de l’Église aurait été pire et rationnellement intenable si elle était restée attachée à certains schémas contingents trop déphasés par rapport aux réalités du monde actuel."
8. Eh bien moi je vous dis qu'il n'est pas totalement dénué de pertinence d'écrire ceci : "la situation de l’Église sera meilleure, et rationnellement bien plus tenable, quand elle cessera d'être attachée, comme elle semble l'être souvent : sans discernement et sans vigilance, à certains schémas contingents, tels que GS, DH, NA, trop déphasés par rapport aux réalités du monde actuel."
Bonne journée et à bientôt.
Scrutator.