Le message n'avait rien "d'ignoble" en effet, au sens primitif ou plus encore au sens courant actuel.
Surtout il y a une mauvaise foi - ou simplement une ignorance ? - à repousser toute critique de la Forme ordinaire actuelle quand elle vient d'un traditionaliste, critique argumentée et ô combien justifiée sous tous les angles possibles, et ne pas s'indigner avec la même véhémence quand l'un des fabricateurs du Novus Ordo écrit la même chose (Père Louis Bouyer dans les Mémoires qui paraîtront d'ici la fin de l'année, chanoine Rose etc.), quand le cardinal Ratzinger émet des critiques assez dures lui-même durant des années et dans une kyrielle d'ouvrages, articles, interviews : sont-ils donc "ignobles" ce Père Bouyer et ce cardinal Ratzinger d'antan ? "Ignoble" Mgr Gamber ?
Mauvaise foi encore et toujours quand dans nos paroisses, dans les colonnes des journaux dits "catholiques", dans les revues (néo)liturgiques, on éreinte, on moque, on déchire à belles dents la liturgie romaine traditionnelle : ces gens-là ne sont pas "ignobles" eux mais par quel privilège ? Si la simple critique d'un missel romain ou autre était en soi "ignoble", comme Quaere Deum voudrait nous le faire croire, mais il faudrait licencier 95% des professeurs de liturgie dans le monde, vider les rayons liturgie des séminaires et Facultés de théologie, fermer l'I.S.L. parisien et combien d'autres organismes ...
Ce serait absurde.
Critiquer posément et de façon argumentée un missel pour les faiblesses qu'il comporte fait partie du métier des liturgistes savants et avec prudence des spécialistes de pastorale liturgique, ces derniers devant avoir bien plus de retenue et ne jamais être déterminants dans les choix hiérarchiques par rapport aux théologiens et historiens de la liturgie.
En ce sens restreint je rejoins le souci de Quaere Deum s'il demande un respect pour la liturgie, respect qui doit accompagner les éventuelles critiques.
La Forme ordinaire actuelle est-elle conforme à la tradition liturgique romaine ? Sur des points importants, hélas, elle s'en éloigne et Mgr Castet ne souligne pas que les "15%" qu'il évalue comme corps étranger dans le missel romain ordinaire latin édition typique - quasiment inconnu sauf à Solesmes et quelques lieux en nombre très réduit - comportent déjà l'essentiel des Prières eucharistiques utilisées (la "filiation" se limitant à la Prex I celle que personne ne récite ...).
On ne saurait oublier aussi ce qui manque dans la Forme ordinaire : les prières au bas de l'autel, l'offertoire réduit à presque rien.
Il va de soi que "l'ars celebrandi" inculqué aux prêtres et aux diacres et, par extension, à des groupes de laïcs en charge des ADAP, cet "ars celebrandi" est le plus souvent calamiteux, aux antipodes de ce que fait le pape et que préconise Mgr Castet.
Bien sûr qu'un changement important dans cet ars celebrandi permettrait de rétablir une compréhension théologique traditionnelle de la Messe chez les fidèles, soulignerait la filiation - bancale - avec la Forme extraordinaire au lieu de renforcer la dissociation, le reniement de paternité qui est le discours et plus encore la pratique depuis 1969.
Ce serait une étape bénéfique, pédagogique si j'ose le mot, une étape préparatoire.
Nous en sommes encore loin dans les faits et cela ne saurait clore le débat non seulement sur les traductions (maintes fois évoqué, sur lequel le Magistère s'est prononcé dans Liturgiam authenticam 2001) - on attend toujours les nouvelles traductions dans TOUTES les langues sauf l'anglais 11 ans après ! - mais aussi sur une révision voire une refonte du missel de Paul VI-Jean-Paul II que le Père Bouyer jugeait inévitable et indispensable.
nb. au passage, la bulle Quo primum qui promulgue le missel romain de saint Pie V est de 1570 et non de 1572 comme il est écrit par quelqu'un dans le fil.
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