Dans son motu proprio Ecclesia Dei adflicta du 2 juillet 1988, qui fit suite aux sacres de nos quatre évêques par Mgr Marcel Lefebvre, le pape Jean-Paul II écrivait :
« À la racine de cet acte schismatique, on trouve une notion incomplète et contradictoire de la Tradition. Incomplète parce qu'elle ne tient pas suffisamment compte du caractère vivant de la Tradition qui, comme l'a enseigné le concile Vatican II, "tire son origine des apôtres, se poursuit dans l'Église sous l'assistance de l'Esprit-Saint : en effet la perception des choses aussi bien que des paroles transmises s'accroît, soit par la contemplation et l'étude des croyants qui les méditent, en leur coeur, soit par l'intelligence intérieure qu'ils éprouvent des choses spirituelles, soit par la prédication de ceux, qui, avec la succession épiscopale, reçurent un charisme certain de vérité." Mais c'est surtout une notion de la Tradition qui s'oppose au magistère universel de l'Église, lequel appartient à l'évêque de Rome et au corps des évêques, qui est contradictoire. Personne ne peut rester fidèle à la Tradition en rompant le lien ecclésial avec celui à qui le Christ, en la personne de Pierre, a confié le ministère de l'unité dans son Église.»
À en croire cette grave accusation de Jean-Paul II, le fond de la divergence entre la Rome conciliaire et Mgr Lefebvre porterait donc sur la notion de « Tradition », puisque le fondateur de la Fraternité n'aurait eu qu'une compréhension « incomplète et contradictoire » de celle-ci, incomplète parce qu'elle n'aurait pas suffisamment pris en compte « le caractère vivant de la Tradition » et contradictoire parce qu'elle serait opposée « au magistère universel de l'Église ».
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