Monsieur Parfu,
D'une part le livre en question est effectivement une fort saine et intelligente lecture, en soi, quoique, certes, pas nécessaire pour comprendre le dogme de l'Ascension ni son commentaire par le pape !
D'autre part, pour revenir à notre sujet, la citation de La Foi chrétienne hier et aujourd'hui reproduite par InDominoSperavi est le début d'un sous-chapitre consacré à l'article correspondant du Credo. Le premier paragraphe de ce sous-chapitre est précisément consacré à l'énoncé d'une objection moderne qui est faite à l'encontre de cet article de foi, objection basée sur la critique de la cosmographie ancienne. Si vous voulez des arguments de ce type et de ce niveau contre le pape, prenez donc une partie de la dernière phrase dudit paragraphe, qui se lit :
Aussi est-il logique, à l'inverse, que la position, se prenant pour l'instant comme moderne, écarte non seulement l'ascension et la descente aux enfers, mais également le Jésus historique, c'est-à-dire toutes les trois dimensions de l'existence humaine, ce qui reste ne peut plus être qu'un fantôme diversement affublé, sur lequel il n'est pas étonnant que personne ne veuille plus sérieusement faire fond. (p. 221, dans la réédition du Cerf de 2005)
Voyez que la citation exprimait en fait la position que le théologien Ratzinger critiquait... à savoir que le changement de nos représentations -- et l'accroissement de notre savoir physique -- rendrait périmé le dogme de l'Ascension.
Dans la phrase que j'ai citée, figure « à l'inverse » car ladite phrase était précédée par l'énoncé de la position de l'auteur : « Les deux articles expriment bien plutôt, en liaison avec la confession du Jésus historique, la dimension totale de l'existence humaine, qui comprend non pas trois étages cosmiques, mais trois dimensions métaphysiques. » (ibid.) Dans les paragraphes suivants, il développe cette idée que le mot d' « ascension » est là pour signifier l'accès de l'humanité du Christ auprès du Père -- c'est-à-dire au Ciel -- en tant que cet accès signifie le développement de cette humanité « vers le haut », vers une dimension métaphysique outrepassant la nature de cette humanité (l'autre dimension métaphysique étant exprimée par la « descente aux enfers »). Nulle part il ne prône un changement d'interprétation du dogme ni un changement de son expression, il donne simplement le sens profond -- et réel -- d' « aller vers le haut ».
C'est pourquoi M. Daoudal a raison, citer ainsi une phrase de celui qui est maintenant le Saint-Père, de façon réductrice et à fin de mettre en doute son orthodoxie, est tout simplement honteux.
Désolé pour la longueur,
Respectueusement vôtre,
NéoAthanase
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