Ce qui suit est un extrait d'un ouvrage jusqu'ici inachevé sur les erreurs du concile Vatican II :
Doctrine traditionnelle
L’Église catholique a une doctrine dogmatique sur ce qu’elle est. Elle affirme être — identiquement, absolument — la société fondée par le Christ pour le salut des hommes. Elle affirme que cette société est visible, hiérarchique, unique et divine, et qu’elle est le Corps Mystique du Christ. L’Église oblige ses membres à croire qu’il y a une parfaite identité entre elle-même et cette société divine. Ainsi, tout ce qui est vrai du Corps Mystique du Christ, est vrai de l’Église catholique, apostolique et romaine, et vice versa. L’Église romaine est une société visible et hiérarchique, donc le corps du Christ est une société visible et hiérarchique. Il n’y a ni sainteté ni salut en dehors du Corps Mystique de Jésus-Christ, donc il n’y a ni sainteté ni salut en dehors de l’Église catholique, apostolique et romaine. Les dénominations religieuses « orthodoxes », protestantes et autres, ne font pas partie de l’Église catholique, apostolique et romaine et donc ne font pas partie du Corps Mystique du Christ.
Preuves
Ainsi dans son encyclique sur l’Église, Mystici Corporis Christi (1943), le pape Pie XII a constaté la présence de « opinions inexactes voire entièrement fausses parmi les fidèles du Christ » concernant la nature de l’Église, « lesquelles éloignent les esprits du chemin droit de la vérité » . Il détermina donc de « fermer entièrement l’accès aux multiples erreurs en cette matière » en éclaircissant la doctrine de l’Église, notamment le fait que « cette vraie Église du Christ qui est l’Église sainte, catholique apostolique et romaine » n’a pas « de définition ni de description plus noble ou supérieure que celle en vertu de laquelle elle est appelée le Corps Mystique de Jésus Christ » . Et il réprouva, parmi autres erreurs ceux qui « se font l’idée d’une Église ne pouvant être vue, n’étant qu’une réalité « spirituelle » » … qui réunirait « de nombreuses communautés chrétiennes, bien que divisées entre elles ».
Et en 1950 il revint à l’attaque dans son encyclique Humani Generis « concernant certaines fausses opinions qui menacent de miner les fondements doctrines de la doctrine catholique. » Là il protesta contre ceux qui « ne se croient pas tenus par la doctrine exposée il ya peu d’années dans notre lettre encyclique, appuyée sur les sources de la révélation laquelle enseigne que le Corps Mystique du Christ et l’Église catholique et Romaine sont une seule et même chose » — « unum idemque esse ».
De même dans son encyclique Mortalium animos de 1928, qui se dresse comme une réfutation point-par-point du Unitatis redintegratio de Vatican II, le pape Pie XI avait exercé « son office apostolique » pour prévenir contre « l’erreur sans doute très grave » ceux qu’il appelait les « pan-chrétiens » qui niaient « que l’Église du Christ doit être visible et manifeste », prétendant que « l’Église visible n’est qu’un alliage XXX composé des diverses communautés chrétiennes malgré leur divergentes adhésions en matière doctrinale ». Contre cette idée, Pie XI rappelle que « le Christ a institué son Église en tant que société parfaite, de nature externe et tombant sous les sens qui accomplit l’œuvre de la rédemption XXX humaine sous la direction d’un seul chef, par la voix vivante du Magistère et en dispensant les sacrements… »
Déjà en 1864 dans son épitre aux évêques de l’Angleterre le Saint-Office avait condamnait sévèrement l’idée que « la vraie Église de Jésus-Christ est composée en partie de l’Église romaine … en partie du schisme Photien [c'est-à-dire ce que l’on appelle de nos jours inexactement les « orthodoxes »] et de l’hérésie anglicane », idée qui « renverse de haut en bas la constitution divine de l’Église. » Et en 1896 l’unicité de l’Église était le sujet essentiel de l’encyclique Satis cognitum de Léon XIII.
Explications
Il convient d’expliquer ici que cette identité entre l’Église catholique, société visible, et le Corps Mystique du Christ, hors duquel manifestement le salut est impossible, ne s’oppose en rien à la doctrine classique qui admet la possibilité du salut pour les catéchumènes (parmi lesquels l’Église vénère plusieurs saints), bien que ceux-ci ne soient pas formellement membres de l’Église, et même pour certaines âmes égarées de bonne foi dans les sectes mais gardant la vraie foi divine. Ceux-ci peuvent se sauver non pas en dehors de l’Église romaine, mais en étant de ses membres « in voto » sinon « in re », pour reprendre le langage de la lettre du Saint-Office Suprema Haec Sacra de 1949 à l’archevêque de Boston à ce sujet. Autrement dit, il n’existe pas une société plus grande que l’Église visible (catholique, apostolique et romaine) qui sauve. Mais il existe une manière exceptionnelle, non-juridique, d’être affilié à l’unique vraie Église.