Bonjour XA,
1.
- Si, au moment du Concile, en aval du Concile, la rénovation a porté uniquement sur "les formes" liturgiques et pastorales ;
- si cette rénovation s'est faite dans la fidélité, vis-à-vis "du fond", dans la fidélité, respectueuse "des matières" dogmatiques et doctrinales ;
comment se fait-il que cette combinaison, qui aurait dû et pu être vertueuse
(rénovation "des formes" dans la mesure où / si et seulement si elle contribue à la consolidation de la réception et de la transmission "du fond")
ait débouché sur si peu de fécondité spirituelle
OU
n'ait pas débouché sur davantage de fécondité spirituelle ?
2. Il me semble que c'est cela, le fond du problème :
- le déploiement post-conciliaire de la conception conciliaire,
- la mise en avant d'une intention officielle de renouveau dans la continuité, de rénovation dans la fidélité,
n'ont pas eu pour résultat palpable, tangible, un regain, un surcroît, de fécondité spirituelle.
3. C'est même le contraire qui est vraisemblablement en train de se produire sous nos yeux :
a- là où il y a,
- non rénovation des formes, au moyen du Concile,
- mais restauration des formes antérieures au Concile ;
b- là où il y a,
- non fidélité officielle au fond, au moyen du Concile,
- mais fidélité effective au fond antérieur au Concile ;
il y a aussi un potentiel de fécondité spirituelle moins imaginaire ou imperceptible qu'au sein des structures qui persistent, encore aujourd'hui, à se réclamer du Concile, dans l'acception horizontaliste et humanitariste, acception que le Concile accepte ou permet d'autant plus, d'une manière, à tout le moins, équivoque ou implicite, qu'il ne la condamne pas, ne la dénonce pas, d'une manière sans équivoque et explicite.
4. Tout de même,
- le passage d'une Europe traditionnelle et rurale à une Europe industrielle et urbaine (la causalité sociologique),
- la confusion contemporaine entre humanisme et hédonisme (la causalité axiologique),
n'expliquent, pas à eux seuls,
a- la déchristianisation de l'esprit public et du corps social,
ET
b- au sein même de l'Eglise catholique :
- la dévitalisation de la radicalité et de la spécificité de la spiritualité catholique,
ET
- la baisse du taux de fécondité spirituelle, des vocations religieuses et sacerdotales.
5. Cette dévitalisation de la spiritualité catholique, cette baisse du taux de fécondité spirituelle, je m'efforce d'être honnête, et je reconnais qu'elles ont commencé en amont du Concile Vatican II.
Mais précisément, la mise en forme puis en oeuvre du Concile n'étaient-elles pas censées remédier à ce déclin, en provoquant un sursaut ?
6. En d'autres termes, je suis convaincu que seule une réactivation, de très grande ampleur, de la dimension "pneumatologique" inhérente au christianisme catholique, dans toute la radicalité et toute la spécificité de cette dimension, et non avant tout la mise en avant de telle ou telle herméneutique, aussi étayée ou étoffée soit-elle, nous permettra de commencer ou de continuer à sortir de l'ornière conciliaire et /ou post-conciliaire.
Bonne journée et à bientôt.
Scrutator.