Une fille en classe de CM2 dans une école catholique sous contrat, un livre de sciences, un chapitre "qu'est-ce qui change dans ton corps" et ... tout s'embrase comme une torche !
Ce n'est pas un scoop, puisque je ne suis pas la seule maman à être confrontée à ce genre de situation, et que bien des liseurs du FC en ont fait l'amer expérience avant moi, mais je ne pensais tout de même pas faire un constat aussi affigeant !
Après un rendez-vous avec la directrice qui s'est soldé par une fin de non-recevoir, je me suis fendue d'une lettre :
"Madame,
A la suite de notre entretien de jeudi dernier dans votre bureau, il me semble opportun de préciser ce qui a été dit.
En effet, le livre de sciences naturelles des classes de CE2, CM1 et CM2 (Magnard) utilisé dans la classe de CM2 de ma fille Pauline, aborde au chapitre 44 la sexualité, sous le titre « qu’est-ce qui change dans ton corps ? ».
Il constitue un apprentissage inadapté et déplacé. En voici la preuve, je cite :
« Qu’est-ce que l’éjaculation ? » (p121) « entre 11 et 18 ans, chez le garçon (...) les premières émissions de sperme (éjaculation) peuvent se produire » (p126) « que peut-il se passer lorsqu’une fille qui est réglée a un rapport sexuel sans contraception ? » « que peut-il se produire lorsqu’un garçon a un rapport sexuel sans préservatif ? » (p121).
Ce chapitre banalise le sexe et le plaisir au détriment de l’amour et du don de soi. Il n’explique pas l’union de deux êtres pour donner la vie. Il passe sous silence la valeur de la maternité. Au contraire, il n’aborde que l’aspect « technique » de l’acte sexuel et non l’éducation à l’amour. Pire encore, la conception n’est qu’une conséquence d’un acte dénué de toute relation affective et non une fin en soi, et elle est mise au rang des dangers à éviter. Ainsi acceptez-vous dans votre établissement (catholique faut-il vous le rappeler) un manuel qui prône une culture de mort, et est en inadéquation avec l’enseignement constant de l’Eglise.
Ce qui aggrave mon étonnement, c’est que lors de notre discussion, vous m’ayez dit très franchement, que vous ne connaissiez pas les programmes et que vous n’aviez pas regardé les livres ! J’en doute puisque vous êtes enseignante vous-même en CM1 et qu’en tant de directrice, une telle ignorance est une faute inexcusable. De plus, vous ne sembliez pas choquée des citations du livre que je vous ai faites. Vous comprendrez que ce manque de conviction de votre part ait provoqué chez moi un légitime agacement ....
Je pense que l’éducation à l’amour, surtout en CM2, est à réserver à la famille non à l’école, d’autant que je ne peux faire confiance en la matière à l’institutrice de Pauline. En effet, l’année dernière, en CM1, Madame M. n’a-t-elle pas raconté à toute la classe qu’elle avait fait une farce à son mari pour le 1er avril, en lui disant « Je suis enceinte » et qu’il lui a répondu « non, quelle catastrophe, ne parle pas de malheur ! ». Ainsi n’exprime-t-on pas aux enfants clairement que nous aurions préféré qu’ils n’existent pas ? que leur naissance nous dérange ? que la vie se maîtrise et est méprisable ? Autre réflexion de l’institutrice à sa classe, il y a une quinzaine de jours : « cette année, on va parler de sexe ». Ce qui prouve que Madame M. semble être dans la lignée du livre de sciences incriminé !
En conclusion, vous comprendrez, que d’une part, à l’âge de Pauline, je pense que l’éducation à l’amour se fasse au sein de la famille, que d’autre part, même si l’on pourrait à la rigueur admettre qu’un intervenant extérieur puisse s’y substituer, je ne pourrais pas faire confiance à Madame M., son institutrice ni même à vous, pour les raisons évoquées et qu’enfin et surtout j’attends d’une école catholique qu’elle respecte l’enseignement de l’Eglise, fut-il au détriment des programmes de l’éducation nationale.
Pour toutes ces raisons, je vous demanderai donc de me préciser votre position personnelle, et de me dire très précisément ce qui sera abordé en classe, qui l’enseignera, à quel moment de l’année (les jours et les heures). Au regard de votre réponse, je me réserverai la possibilité que ma fille Pauline n’assiste pas à ces cours.
veuillez agréer ...."
Hier, lors de la réunion des parents avec l'institutrice, j'ai remis le sujet sur le tapis : aucune réaction des parents. Je leur ai donc mis le livre sous le nez, pas un seul (sauf une maman qui m'a soutenue) n'a trouvé cela déplacé, choquant ou encore moins immoral.
Conclusion : j'ai fait l'amer constat que l'école catholique n'était plus catholique (et ne venez pas me dire que mon cas est une exception, ce n'est pas vrai. Ce sont les mêmes livres qui circulent dans tous les établissements sous-contrat. J'ai envoyé copie de ma lettre au directeur de l'enseignement catholique, pas de réponse à ce jour !) même si je le savais, c'est toujours douloureux de l'admettre,
que les cerveaux sont lavés et délavés par une pensée unique qui anesthésie tout bon sens et réaction saine,
.... que j'ai le coeur blessé, et qu'il fallait que je déverse ma tristesse auprès d'âmes compatissantes comme celles du FC, du moins je l'espère.
"ce que vous faites ne servira à rien" peut-être, mais c'est au moins pour l'honneur de Notre Seigneur !
Une Quiquinette blasée