Je serais curieux de savoir ce qu'étaient exactement Lin et Clet avant leur - possible - charge romaine (j'hésite à parler de pape, goûtant peu l'anachronisme)...
J'espère que chacun sait que les noms prononcés au canon n'ont pas toujours été ceux que l'on peut entendre de nos jours. Et allez du côté de la liturgie mozarabe... Cela variait selon les diocèses. Un grand universitaire actuel a publié sa thèse sous-titrée "une chrétienté romaine sans pape". Très bien vu et très convaincant (je ne veux pas réveiller les suppôts guerardistophiles...).
Jamais je n'aurais pensé, jusqu'à la résignation de Benoît XVI, que je demanderais que le pape nous fatigue un peu moins par ses interventions à l'avenant et ses textes. François me ferait presque gallican. Encore un petit effort. L'élection des évêques par le chapitre (et quelques réguliers) ne serait pas si mal parfois et ce serait au moins la tradition et la règle depuis les débuts hypothétiques jusqu'au XIIIe s. (les clercs de la cité avant l'apparition des chapitres). Le peuple se contentant d'applaudir. François devrait pousser encore plus loin l'Eglise synodale. Les évêques sont les grands épargnés des synthèses. Saint Aise, ora pro nobis.

Je ne souhaite pas avoir l'opinion de wikipedia au sujet de ma première question...

Je ne veux pas non plus une réponse du catéchisme de 1840, mais seulement du point de vue historique de 2022. Disons 2021.

Il en est de l'existence historique de st Amand de Strasbourg, comme de celles de st Bénigne de Dijon ou de st Sénateur de Langres... Ce qui ne veut pas dire que l'étude de leur culte n'est d'aucun intérêt -je mets au défi quiconque de rédiger une étude sur les premiers évêques de dizaines de listes épiscopales, souvent inventées après l'an mille, qui dépasserait 5000 caractères...). Et st Denis... On sait quand tout cela a été inventé et mêlé (notamment pour une plus dépendre du métropolitain de Sens censé avoir apporté le christianisme dans la vallée de l'Yonne et de la Seine). St Martial apôtre, en jouant sur la polysémie qui finit par prendre. On se battait pour donner des noms aux disciples non-nommés dans les actes des apôtres. Bernard Gui fut un champion pour les nommer et faire un tri qui puisse coller avec son milieu limougeaud.

Mgr Duchesne a été saqué par l'Eglise au sujet de sa saine critique des listes épiscopales, mais c'est lui qui dirigea l'Ecole française de Rome.

Nous appartenons à une Eglise qui, après la dernière guerre, suivit l'opinion d'un cardinal pour biffer de la liste des papes Alexandre V et Jean XXIII, alors qu'ils étaient parfaitement papes deux jours avant ! Tout cela est vraiment très très accidentel, comme beaucoup de choses : tant mieux, hélas. On dirait François qui pilote à 180° de Benoît XVI, avec le corps épiscopal qui suit servilement sans broncher.
Les dogmes ont aussi une histoire. Ceux qui veulent à tout prix faire de Thomas d'Aquin un immaculiste... Et pourquoi pas Charlemagne ! Les Dominicains vers 1390 à Paris et en Aragon ont tous dû demander pardon pour avoir prêché que la Vierge avait des comptes à rendre avec le péché originel. La cabale fut odieuse et orchestrée par l'Université de Paris. Des frères furent emprisonnés et même dégradés.
Les mêmes qui veulent annexer l'Aquinate à l'Immaculée Conception, refuseront de faire lire les Bucoliques à des enfants, alors que la 4e églogue appartenait à toutes les bibliothèques monastiques médiévales. Virgile était vu comme l'un des plus grands penseurs pré-chrétiens, et donc chrétiens quelque part. A chaque fois que je croise une chèvre à la télévision ou que j'en entends chanter dans les églises, je pense à Virgile et je m'apaise.

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