Je n'aime pas trop les puristes, sauf en orthographe, qui me font penser aux islamistes ou aux cathares (qui trouvaient que le mariage conduisait au péché...). A puriste, puriste et demi.
Et je fuis les gens tristes.
Un homosexuel qui joue du clavecin est d'abord un claveciniste.
Je ne doutais pas que vous ayiez des amis un peu partout, dans les deux fraternités. Je peux comprendre les blessures et les choix, je ne raisonne pas seulement avec le catéchisme (lequel d'ailleurs ?) sous le bras.
Je connais des prêtres dans les deux fraternités, j'en suis l'ami même pour certains, et je ne les vois jamais critiquer l'autre "bord".
Je suis pire encore que vous, puisque marié par un jésuite théologien au concile (messe concélébrée par sept prêtres), après le sénateur-maire socialiste athée... Je ne vais pas tous les dimanches à la messe, pour ne pas me farcir le bruit et laideur des chants : je m'auto-confine et je me force souvent pour les enfants. Pour avoir lu le dernier article de l'abbé Berthe fsspx sur le précepte dominical depuis Vatican II, je suis même en paix avec l'Eglise qui n'exige plus rien !
Je parle à des collègues LFI, PS, FSU, SNES, que sais-je ? J'ai eu plusieurs amis prêtres en cravate, qui m'ont beaucoup soutenu et édifié. Ils ont été des curés courageux qui ont connu la vie difficile des séminaires d'antan, la faim en 40 et la débâcle, les espérances du concile, les zigzags des années qui suivirent, les mises à l'écart, les abandons...
C'est pourquoi je ne juge pas le prêtre en civil, et encore moins le prêtre en col romain ! Mes enfants voient plus de col romain et de soutane, à la maison et ailleurs, des habits religieux, que des représentants de commerce (métaphore d'André Frossard sur certains évêques, dans Le parti de Dieu, beau pamphlet anti-épiscopal de cet ami de Jean-Paul II, qui, lui, a vu Dieu).
Contre Drewermann dans les médias, il n'y avait que Frossard qui s'y collait. Qu'est-devenu ce cinglé ?
Je n'ai lu qu'une fois Lorca, et trois fois Pablo Neruda... J'ai honte.
On aime tellement l'eau tiède et le fadasse dans l'Eglise, que dès que quelqu'un dit des choses un peu raides conformes à la réalité, on le prend pour un subversif !
De mon point de vue, l'Eglise n'a plus rien à dire avant 50 ans dans le domaine sexuel et pour éduquer les enfants. Du moins en France. On ne compte pas par ailleurs le nombre d'écoles sous contrat qui ne sont plus rien, et depuis longtemps. Même des établissements sérieux et solides n'ont plus qu'un quart de pratiquants dans les classes, malgré d'excellents prêtres. Hier, pour une messe de fin d'année sur le créneau scolaire, deux tiers d'une classe ont séché (!!) et deux seules filles - courageuses car il faut entendre les sarcasmes des voisins ou leurs questions stupides - étaient à genoux au Sanctus. C'est le même ratio en paroisse, quel que soit le prêtre.
Si vous aimez les choses acides et décalées, puis-je vous proposer un auteur d'un livre édité chez PG de Roux (livre à la vérité bien décevant). Philippe Colin-Olivier, anar de droite. L'un des hommes les plus drôles de nos jours. Bercoff l'a aussi interrogé, c'était très spirituel. Cet entretien est moins tarte que celui de TV libertés par une dame qui surjoue la gamine. Les trente ans passés, on devrait abandonner le bandeau dans les cheveux...
Si je pouvais devenir l'ami de cet homme...
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