parlait, et que donc le problème n'était pas connu.
Je ne sais quel âge vous avez, mais moi qui ai la petite quarantaine, je connais des dizaines de personnes qui savaient que tel ou tel n'était pas blanc bleu dans les années 50 et encore 90.
Ces personnes qui savaient sont pour une large part des prêtres, de mes amis, pour certains morts à présent.
Les prêtres qui vivaient sous le même toit qui prétendent ne rien connaître des déviances et des pratiques du confrère, me laissent pantois. Je ne les crois pas pour tout dire. Il y a des évêques qui ont pu vivre, quand ils étaient prêtres, au contact de tels prédateurs (pour certains réduits à l'état laïc ou en prison ou sortis de prison), et qui feraient bien d'y aller doucement...
On ne tombe pas de l'armoire.
La pression sociale et ecclésiale faisait qu'on n'en parlait pas, comme de l'alcoolisme ou des femmes et des enfants battus, des femmes trompées... Mais à la campagne, par exemple, tout se savait.
Il y a d'autres tabous dont on a parlé ici cet été. La violence psychique et même physique exercée par des évêques, des abbés, des maîtres des novices. Et des prêtres sur des religieuses !
J'ai connu un vieux prêtre en soutane qui a perdu la tête pendant 50 ans, notamment après été roué de coup par son évêque (en soutane). Je l'atteste et je me le suis fait expliquer par plusieurs prêtres de différents bords tant je ne croyais pas la chose possible. Il a même perdu la capacité d'articuler. Cet évêque s'est démis plus tôt que prévu sous pression de Rome et des prêtres solides du diocèse, a pleuré amèrement comme en témoigne sa lettre d'adieu. J'étais aux obsèques de l'abbé Aimé Laurent (personne ne trouvera le nom de l'évêque). L'homélie évoqua la chose, avec quelque courage.
Avant le concile, les deuxièmes vicaires de certains gros curés étaient traités comme des chiens, avec un salaire très inférieur, sans espérer dire les beaux mariages ou les beaux obsèques. Le curé pouvait manger avec sa gouvernante, et les vicaires n'avoir qu'une soutane rapiécée, et avoir faim !
Il n'y a ni archives ni mémoires écrits pour cela. Seulement les confidences de prêtres amis qui savent que cela doit être su. Ils n'ont rien inventé.
Je n'ai pas dit : tous les curés traitaient ainsi. J'ai dit que cela se faisait en toute impunité, ici et là. Bravo pour la charité du curé avec ses vicaires. Il me revient que les trois vicaires déjeunaient une fois l'an avec leur curé et ne lui parlaient jamais de pastorale : ils étaient les exécutants. Cesbron parle bien de cela pour défendre un peu ses prêtres-ouvriers.
J'insiste effectivement sur l'absence de judiciarisation de ses affaires de "moeurs" avant les années 90-2000. Je le sais par les avocats et procureurs, par ailleurs catholiques, qui m'en parlent et qui trouvent que l'Eglise s'y prend encore en ce moment comme des manches.
Maintenant les indemnités financières ! Comme aux Etats-Unis...
Les accusations légères et les déléguées épiscopales chargées de détecter dans chaque presbyterium les déviants sont aussi une chose immonde.
Un clou en chassant un autre, on n'en parlera plus dans une semaine.
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