... que pour 99.9% des fidèles pratiquants de moins de 60 ans, le NOM est la messe de toujours, c'est la Tradition, ils n'ont connu rien d'autre de toute leur vie.
Je me trouve actuellement en Moldavie où le NOM est célébré avec une très grande dignité. Ici, toutes les pratiques de dévotion traditionnelle ont été conservées. La communion n'est donnée que sur les lèvres (et depuis le Covid, à genoux !). Si du jour au lendemain vous les priviez de leur messe et leur imposiez le VOM, cela aurait un effet traumatisant sur ces fidèles, ils perdraient leurs repères, ne comprendraient pas que ce qui a nourri leur foi durant les 20 dernières années de la nuit communiste puisse être dénoncé comme un rite dangereux pour leur foi.
Personnellement, je suis convaincu que le jour où Rome reviendra à la Tradition, nous ne pourrons pas faire l'économie d'une longue période de bi-ritualisme, puis à terme, cela conduira à la naissance d'un rite unique tel que l'envisageait le cardinal Ratzinger.
Ce rite unique devra intégrer ce qui dans le NOM n'a pas été à l'origine d'abus et qui avec le temps a acquis une légitimité par la coutume.
Par exemple l'embolisme du Pater "Car c'est à Toi qu'appartiennent....". Fallait-il l'introduire dans le rite de la messe ? Je ne le pense pas, c'est une innovation qui ne se justifiait pas. C'est une belle prière, présente dans de très anciennes liturgies ; selon certains manuscrits des Évangiles elle ferait même partie intégrante du Pater, mais si l'on s'en tient à la règle du développement organique et à celle exigeant que l'on n'introduise une nouveauté que lorsque celle-ci est clairement exigée par le bien spirituel des fidèles, il faut bien reconnaître que cette prière n'aurait jamais dû être introduite dans le rite romain.
Ceci dit, cette prière nourrit la foi des fidèles et structure leur prière liturgique depuis près de 60 ans. A partir du moment où cette prière ne pose aucun problème doctrinal ni pastoral, au nom de quoi refuserait-on de l'intégrer dans un futur rite de la messe d'une Église revenue à sa Tradition et souhaitant retrouver l'unicité de sa liturgie ?
Faut-il nécessairement mépriser et exclure TOUT ce qui est devenu pour 99.99% des fidèles leur tradition liturgique ?
Je suis convaincu que des compromis seront nécessaires, pas avec la doctrine, mais avec certaines formes liturgiques exemptes de toute impropriété et de toute ambiguïté.
Certes, cela prendra du temps et ne se fera sans doute que progressivement, mais je ne vois pas d'autre dynamique possible que celle de cette saine hybridation.
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