Saint Paul conformément au judaïsme de son temps se réfère à « la loi de Moïse ». Elle était un tout uni, les préceptes si nombreux avaient la même valeur d'obligation que les 10 commandements. On n'avait pas coutume, du point de vue de l'obligation religieuse d'y faire la différence entre les uns et les autres.
Ce sont les chrétiens, à partir de l'enseignement de Jésus qui feront très clairement la différence quant à leur portée et leur obligation, puisque le sens que Jésus donne aux commandements est un sens plus plénier (ils les mène à leur perfection et à leur plus grande exigence), tandis que les préceptes, bien qu'il les ait observés sans les exagérations ajoutées, sont rendus caducs par la rédemption et la foi en la rédemption qui donne la grâce du salut. Mais cette grâce du salut comporte l'accomplissement des commandements inséparables de l'exercice des vertus théologales.
En Romains 2, 14-16, Saint Paul dit que les païens, ces incirconcis qui ne connaissent pas la loi de Moïse, ont cependant au fond de leur cœur une capacité de discerner le bien et le mal, une conscience qui leur tient lieu de loi : « quand les païens qui n’ont pas de loi par nature font ce qui relève de la loi, ces hommes, sans posséder de loi, se tiennent à eux-mêmes lieu de loi ; ils montrent l’ œuvre de cette loi inscrite dans leur cœur, à preuve le témoignage de leur conscience, ainsi que les raisonnements intérieurs de blâme et d’éloge qu’ils portent les uns sur les autres ». Ce n'est pas cette loi là devenue superflue qu'il demande de ne plus imposer aux paiens.
Or le pape François parle des commandements et de la loi indifféremment, et évidemment lorsqu'il relativise la loi il ne s'agit pas des préceptes devenus caducs, il s'agit des commandements ; or ce qui était seulement pédagogique ce n'était pas les commandements mais les autres préceptes. Il s'appuie sur Saint-Paul qui lui, relativisait l'observation des préceptes rituels et pas celle des commandements.
Ce qu'il y a de plus clairement erroné dans ces propos du pape c'est l'affirmation que les commandements sont une pédagogie (quelque chose en vue d'autre chose) et qu'on doive se demander si on est dans la phase de la pédagogie des commandements ou de la rencontre avec le Christ, alors qu'ils ont une valeur et doivent être voulus et observés pour eux-mêmes, comme réalisation de la charité, et que cette 2e phase qui rend dépassée la première, enfantine, implique que dans la maturité de la foi l'observation des commandements est au mieux superfétatoire. Ce n'est pas un discours catholique.
N'est-ce pas cette fausse relativisation erronée qu'a faite Luther ?
Si la source du salut ce sont bien la foi et la grâce, son accomplissement en nous exige l'observation des commandements. Comme le dit St jacques : "Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. En revanche, on va dire : "Toi, tu as la foi ; moi, j’ai les œuvres. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi."" Sans l'observation des commandements la foi est morte, comme l'est la foi sans la charité, celle-ci consistant d'abord en l'amour de Dieu par-dessus tout, amour inséparable de l'accomplissement de sa volonté ; ça on ne peut le deviner dans ces propos du pape au contraire.
C'est certainement à rapprocher de son combat contre la "rigidité" ; car il vise ainsi des exigences de la foi, faisant l'amalgame avec un manque de charité et de discernement.
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